dimanche 23 janvier 2011

La reine dans le palais des courants d'air - Stieg Larsson

Dernier tome de la série policière à succès Millenium, La reine dans le palais des courants d'air est la suite directe du tome précédent. Autant dire qu'il vaut mieux avoir lu La fille qui rêvait d'un bidon d'essence d'une allumette avant de lire ce dernier épisode.

Le lecteur avait laissé Lisbeth Salander grièvement blessée alors qu'elle était partie à la recherche de son père pour le tuer. C'est Mickael Blomkvist qui la retrouve et décide alors de tout faire pour prouver l'innocence de Lisbeth accusée de tentative de meurtre et autres délits. Pour cela, Mickael pourra compter sur toute la rédaction de Millenium qui compte bien sortir un numéro spécial sur la Sapö et ses magouilles secrètes depuis des années...

C'est un bon polar encore une fois que Stieg Larsson nous propose ici avec ce récit qui finit en apothéose la saga Millenium. Après les mondes de la finance et du sexe, l'auteur s'intéresse cette fois-ci à celui des services secrets et, plus précisément, à la police secrète suédoise, la Sapö. Nous plongeons alors dans les arcanes de la police secrète suédoise, l'équivalent en réalité du FBI américain. Comme toujours, Stieg Larsson décortique avec une précision stupéfiante les rouages et mécanismes de cette institution secrète et c'est avec une rigueur toute journalistique que nous suivons l'enquête menée par un Mickael Blomkvist plus que motivé à défendre Lisbeth. Quant à cette dernière, celle-ci se retrouve confinée tout d'abord dans une chambre d'hôpital puis en prison. Mais cela ne l'empêche pas de mener elle aussi ses propres recherches sur la section secrète de la Sapö et d'écrire son témoignage sur ce qui s'est réellement passé avec son père...

J'ai beaucoup aimé ce récit tout à la fois rigoureux et stupéfiant de réalisme. Comme dans les deux tomes précédents, on s'y croirait et on penserait presque que ce que Stieg Larsson nous raconte se passe dans la vie réelle. Évidemment, certains passages sont un peu longs voire lourds dans les détails (notamment quand l'auteur se lance dans la description méticuleuse de l'histoire de la Sapö avec ses dirigeants et ses mécanismes). Mais ces digressions s'avèrent nécessaires pour que le reste de l'histoire soit crédible et on oublie vite ces quelques longueurs en suivant les péripéties successives que doivent traverser les personnages dans leurs enquêtes. Téléphones sur écoutes, vols de documents, assassinat et "suicide" de témoins gênants: la section secrète de la Sapö est prête à tout pour étouffer le scandale et renvoyer définitivement Lisbeth Salander en asile psychiatrique. Mais c'est sans compter sur Super Blomkvist et ses amis, aidés en cela par Dragan Armanjski mais aussi par la Sapö qui découvre avec stupeur l'existence d'une branche secrète depuis des années.

Un polar d'excellente qualité, à l'instar des tomes précédents. Si vous aviez aimé ceux-ci, précipitez vous sur ce dernier tome qui clôture une série au succès amplement mérité!

Ma note : 4,5/5
(Actes Sud, 711 pages)

dimanche 9 janvier 2011

Antony - Alexandre Dumas

"Elle me résistait, je l'ai tuée."

Antony, bâtard sans naissance, retrouve après trois ans Adèle, la femme qu'il a toujours aimée mais ne pouvait épouser. Bien que mariée et mère de famille, la sage Adèle tente de résister aux assauts et ardeurs d'Antony qui la poursuit de ses assiduités jusque dans une auberge. Se sentant déshonorée et perdue aux yeux de son mari et du monde, Adèle supplie son amant de la tuer.

Ah quelle belle pièce de théâtre romantique! Écrite et jouée pour la première fois en 1831, Antony est le premier grand succès d'Alexandre Dumas et c'est une foule en délire qui accueille la première à la Porte Saint-Martin le 3 mai 1831. Les spectatrices s'évanouissent, crient pleurent et déchirent leurs mouchoirs en dentelles, rêvant qu'un bel Antony tombe en pâmoison devant elles. Les hommes, quant à eux, souhaitent être cet Antony viril et ténébreux. Alexandre Dumas, lui, accède à la notoriété parisienne. Il a alors à peine 29 ans.

« Antony n’est point un drame, Antony n’est point une tragédie, Antony n’est point une pièce de théâtre, Antony est une scène d’amour, de jalousie, de colère, en cinq actes. » Ainsi Dumas qualifiait-il cette création autobiographique. En effet, Dumas est alors follement amoureux de Mélanie Waldor, romancière et poète, depuis quatre ans. Avec Antony, Dumas cède au courant littéraire de l'époque, le romantisme, qu'Hernani, la pièce de Victor Hugo, a mis au goût du jour un an auparavant. Antony n'échappe à la règle, la pièce fait immédiatement scandale. Il faut dire que Dumas parle d'adultère de manière favorable...

Antony est une pièce vive, à la fois dramatique, romantique mais non dépeinte d'humour par instants comme dans l'acte IV, lors de la réception chez la vicomtesse de Lacy. Dumas pointe ici le drame d'être un sans nom, ce qui empêche Antony d'épouser celle qu'il aime. Pourtant Antony ne se lamente pas de son absence de nom, tout au plus s'en énerve t-il car cela le prive d'Adèle définitivement. Les retrouvailles entre les deux amants sont hésitantes, empreintes de regrets, de doutes et de peur. Même si Adèle n'a jamais oublié son Antony et l'aime toujours, la voici désormais épouse et mère ce qui l'oblige à un certain maintien dans la société. Si Adèle cède aux assauts de son amant, (et cela de manière fortuite), le public peut-il la considérer comme toutes ces femmes qui gravitent autour d'elle et collectionnent les admirateurs? Et pourtant, pauvre Adèle qui subit les remarques et subtiles allusions de la société qui la condamne, elle femme pourtant ô combien vertueuse et méritante! Et malgré les tentatives d'Antony de réparer sa faute, ses efforts pour s'enfuir avec Adèle, la fin est inéluctable, et Adèle ne peut que mourir des mains même de son amant.

Évidemment, de nos jours, on ne pleurerait plus, ne taperait plus du pied à la lecture de cette pièce. Et pourtant Antony possède ce charme doux amère d'une époque révolue, qui avait ce "quelque chose de maladif et de bâtard" qui permettait à la jeunesse de 1830 de s'enflammer pour une passion ravageuse.

Ma note : 3,5/5
(Folio théâtre, 190 pages)

1/3

et

Catégorie "Auteur enterré à Paris"

samedi 8 janvier 2011

Bilan 2010 et challenges 2011

Bien que je sois en retard par rapport à tout le monde, voici cependant un rapide bilan de l'année 2010 coté lectures :

69 romans de lus en 2010, record absolu en ce qui concerne ma vie de lectrice. Serait-ce la pléthore de romans lus grâce aux challenges auxquels je me suis inscrits cette année ou à toutes les idées glanées à droite ou à gauche sur les blogs? Toujours est-il que 2010 aura été riche en lectures de toutes sortes (j'ai notamment lus de nombreux essais via Elle et autant dire que c'est un genre auquel j'étais peu habitué mais que j'ai véritablement découvert cette année).

En ce qui concerne les challenges auxquels j'étais inscrire en 2010, ci-joint un rapide récapitulatif:

Challenge 100 ans de littérature américaine : titres lus 5/5
- Le faucon de Malte (Dashiell Hammett)
- Une affaire de charme (Edith Wharton)
- Beignets de tomates verts (Fannie Flagg)
- Des fleurs pour Algernoon ( Daniel Keyes)
- Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ( Harper Lee)

Challenge Lunettes noires et pages blanches : 1/1
Pygmalion

Challenge English classics : titres lus 2/2
- Raisons et sentiments (Jane Austen)
- Les Hauts de Hurlevent (Emily Brontë)

Challenge ABC : titres lus 26/26

A - Austen Jane : Raisons et sentiments
B - Bissondath Neil : Tous ces mondes en elle
C - Cousture Arlette : Elise
D - Dick Philip K : Le maître du haut château
E - Erdrich Louise : La chorale des maîtres bouchers
F - Fowles John : L'obsédé
G - Godberson Anna : Rebelles
H - Harris Jane : La servante insoumise
I - Ishiguro Kazuo : Auprès de moi toujours
J - James Henry : Washington Square
K - Kazan Elia : L'arrangement
L - Lermontov Michel : La princesse Ligovskoi
M - McEwan Ian : Expiation
N - Niffeneger Audrey : Le temps n'est rien
O - O'Faolain Nuala : L'histoire de Chicago May
P - Parrot Jean-François : L'énigme des Blancs-Manteaux
Q - Quignard Pascal : Villa Amalia
R - Russo Richard : Le déclin de l'empire Whiting
S
- Shaffer Mary Ann : Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates
T - Teulé Jean : Mangez le si vous voulez
U - Uhlman Fred : Sous la lune et les étoiles
V - Vargas Fred : Debout les morts
W - Wallace Mélanie : Sauvages
X - Xinran : Chinoises
Y - Yoshigawa Eiji : La parfaite lumière
Z : Zusak Markus : La voleuse de livres

Challenge Une année en Russie : titres lus 3/3

- L'étrangère aux yeux bleus (Youri Rytkheou)
- Les dames de Saint Pétersbourg (Nina Berberova)
- La princesse Ligovskoi (Michel Lermontov)

Bref, je suis plutôt fière d'annoncer que j'ai honoré tous mes challenges en 2010!

Sinon, pour répondre à la question "quelles ont été tes meilleurs lectures en 2010?", voici mon top 3 :

1. La maison aux esprits de Isabel Allende
2. L'arrangement de Elia Kazan
3. Le déclin de l'empire Whiting de Richard Russo


Maintenant, un rapide tour d'horizon des challenges auxquels je me suis inscrite pour 2011:

Objectif PAL

Bon, c'est vrai, l'édition 2010 n'a pas été couronnée de succès... Mais je remets ça en 2011 avec de nouveau l'objectif de faire descendre ma PAL entre 20 et 25 titres.
A ce jour, ma PAL fait 39 romans.

Challenge Histoire

J'ai déjà lu deux titres en 2010 :
La parfaite lumière de Eiji Yoshikawa
La fête à Boro de Franck & Vautrin

Je ne me suis pas fixé d'objectif particulier mais je compte bien lire un maximum d'ouvrages d'ici la fin août!

Challenge Chick-Lit
Objectif : lire trois titres d'ici fin décembre 2011
Rien de lu à ce jour.

Challenge Alexandre Dumas
Même objectif que précédemment : lire trois titres d'ici fin décembre 2011.
Et là encore, rien de lu à ce jour.

Challenge Nécrophile : en 2011, je me tape des auteurs morts
Objectif : lire un titre dans chacune des 4 catégories ci dessous :
  1. - un roman d'un auteur mort dans des circonstances particulières
  2. - un roman d'un auteur qui s'est suicidé
  3. - un roman d'un auteur mort avant 35 ans
  4. - un roman d'un auteur enterré à Paris
Sans oublier le concours Elle qui va m'occuper encore jusqu'à avril...

Bref, de quoi m'occuper tout 2011!