Au lendemain de la première guerre mondiale, Fidélis Waldvogel part en Amérique tenter sa chance, muni seulement de ses couteaux de bouchers et d'une valise remplie de saucisses qu'il vend au fur et à mesure de sa progression dans l'Ouest jusqu'à atterrir finalement à Argus, petite bourgade du Dakota du Nord. Rapidement, sa femme Eva et son fils le rejoignent et ensemble ils ouvrent une boucherie où leurs saucisses à la recette inégalable font leurs succès. Commence alors une douce et simple existence pour cette famille qui s'intègre facilement à la communauté de la ville jusqu'au jour où Delphine, saltimbanque, revient avec son "mari" Cyprien dans sa ville natale...
Que l'on ne s'y trompe pas, La chorale des maîtres bouchers fait parti de ses romans que l'on n'oublie pas une fois la dernière ligne lue. C'est que Louise Erdrich sait particulièrement nous rendre attachante cette petite ville perdue qu'est Argus, loin des soubresauts qui agitent le monde et les existences. Avec des mots et des phrases simples, Erdrich nous laisse entendre des passages absolument magnifiques où se chantent l'amitié entre les hommes, l'entraide, la solidarité et la joie simple d'exister. Les personnages, sans être complexes, sont absolument complets dans leurs descriptions aussi bien du cœur que de leur âme et c'est avec ravissement que l'on suit les péripéties de tous sur une trentaine d'années. Les passages tristes et dramatiques font échos à d'autres cocasses ou drolatiques; l'auteur n'hésite cependant pas à faire passer ses messages sur l'horreur de la guerre, le racisme et la xénophobie inutile et destructrice, la pauvreté et les ravages de l'alcoolisme.
Comment oublier des personnages comme Fidélis, à la belle voie de stentor et aux mains brutales et pourtant extraordinaires en maniement de ses couteaux? Surtout, l'auteur fait la part belle aux personnages féminins, qu'il s'agisse des principaux - Delphine, évidemment, au destin chaotique mais au déterminisme évident- aux secondaires comme Mathilde ou "Un pas et demi". Et on ne peut que ressortir touchés de l'amitié indéfectible qui lie Eva à Delphine, amitié qui transfigure et illumine le roman du début à la fin.
C'est beau, c'est admirable, en un mot, un roman époustouflant de réalisme et de véracité sur l'existence humaine.
Ma note : 4,5/5
(Éditions Albin Michel, 480 pages)
Que l'on ne s'y trompe pas, La chorale des maîtres bouchers fait parti de ses romans que l'on n'oublie pas une fois la dernière ligne lue. C'est que Louise Erdrich sait particulièrement nous rendre attachante cette petite ville perdue qu'est Argus, loin des soubresauts qui agitent le monde et les existences. Avec des mots et des phrases simples, Erdrich nous laisse entendre des passages absolument magnifiques où se chantent l'amitié entre les hommes, l'entraide, la solidarité et la joie simple d'exister. Les personnages, sans être complexes, sont absolument complets dans leurs descriptions aussi bien du cœur que de leur âme et c'est avec ravissement que l'on suit les péripéties de tous sur une trentaine d'années. Les passages tristes et dramatiques font échos à d'autres cocasses ou drolatiques; l'auteur n'hésite cependant pas à faire passer ses messages sur l'horreur de la guerre, le racisme et la xénophobie inutile et destructrice, la pauvreté et les ravages de l'alcoolisme.
Comment oublier des personnages comme Fidélis, à la belle voie de stentor et aux mains brutales et pourtant extraordinaires en maniement de ses couteaux? Surtout, l'auteur fait la part belle aux personnages féminins, qu'il s'agisse des principaux - Delphine, évidemment, au destin chaotique mais au déterminisme évident- aux secondaires comme Mathilde ou "Un pas et demi". Et on ne peut que ressortir touchés de l'amitié indéfectible qui lie Eva à Delphine, amitié qui transfigure et illumine le roman du début à la fin.
C'est beau, c'est admirable, en un mot, un roman époustouflant de réalisme et de véracité sur l'existence humaine.
Ma note : 4,5/5
(Éditions Albin Michel, 480 pages)
Bravo, je suis épatée. Je note ce livre, je crois bien qu'il devrait me plaire...
RépondreSupprimerVoilà un livre qui pourrait entrer dans le challenge Histoire lancé par Jelydragon. Je vais essayer de retenir le titre.
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