jeudi 25 août 2011

La rentrée des challenges

Les vacances sont bel et bien finies, la rentrée est là, il est donc temps de faire un rapide tour des challenges en cours et à venir :

  • Tout a une fin...

Et oui, ce beau défi littéraire qu'est le Grand Prix des Lectrices de Elle s'est achevé ce printemps. Une excellente expérience, qui m'a notamment permis de faire de nombreuses découvertes littéraires, notamment en ce qui concerne les Essais. Je retenterai bien dans le futur et en tout cas, je le conseille à tous!



Antigone l'a annoncé fin août et c'est avec tristesse que j'ai appris qu'il n'y aura pas de 3ème édition du challenge Objectif PAL.
Un défi original, permettant de dépoussiérer sa bibliothèque et d'y dénicher des pépites oubliées.
Et surtout, il m'aura permis de découvrir le blog d'Antigone!


  • Nouve
    aux défis, vous avez dit nouveaux défis???

Quand je pense que j'avais oublié le challenge initié par Zarline!!! Honte à moi!
Mais qui est donc ce Dürrenmatt dont il est ici question? A vrai dire, je n'en sais trop rien et c'est bine pour cela que je me suis inscrite à ce défi qui consiste à lire au moins une oeuvre de cet écrivain suisse de langue allemande.
Autant dire que ce sera de toute manière une découverte, qui, je l'espère, va s'avérer fructueuse... A suivre!




Vive les femmes!
Opaline met la littérature féminine en avant avec ce challenge qui consiste à lire 4 livres/romans écrits par des femmes de toutes époques.
J'en ai déjà lu un, en reste 3 à lire d'ici la prochaine journée de la femme le 7 mars 2012!

  • Mais il y a toujours...

Après quelques cafouillages de départ, c'est finalement Lynnae qui reprend le challenge Histoire initié l'année dernière par Jelydragon. J'avais beaucoup aimé ce challenge et c'est donc avec enthousiasme que je rempile pour une année supplémentaire. C'est que ma PAL possède encore de nombreux récits entrant dans cette catégorie!


Challenge morbide que ce challenge nécrophile??? Mais pas du tout et d'ailleurs je vous invite à aller voir sur le blog de Fashion toutes les modalités de ce challenge assurément pas comme les autres!
Deux romans sur quatre de lus; je cherche encore désespérément un auteur mort de façon originale... Des idées des fois?






Voici un défi, qui, comme son nom l'indique, consiste à lire des récits de ce genre particulier qu'est la chick-lit.
Déjà 2 romans de lus et de critiqués; le troisième devrait arriver sous peu... Bref un défi réussi haut la main et que j'adore sans fausse honte!




Enfin, je ne pouvais finir ce tour d'horizon des challenges sans parler du challenge Alexandre Dumas lancé en début d'année par Ankya. Celui-ci m'aura permis de redécouvrir avec ravissement cet auteur que j'avais beaucoup lu pendant mon enfance et mon adolescence. Si j'ai été surprise avec Anthony, j'ai été enthousiasmée par La Reine Margot!
Dernier roman de prévu pour ma part : Le collier de la Reine, j'ai hâte!

Et vous, quels sont vos défis en cette rentrée littéraire?

jeudi 18 août 2011

Sleepy Hollow

Vous avez été subjugué, enthousiasmé, admiratif devant l'adaptation cinématographique que Tim Burton tira de la nouvelle de Washington Irving? Vous pensiez avec cette courte histoire retrouver l'atmosphère ténébreuse, mystérieuse voire un brin morbide du film? Que nenni, vous seriez déçu (comme moi) car il y a peu de choses en commun entre le livre et le film en réalité!

Autant dire qu'à y réfléchir, il est assez étonnant de se dire que Tim Burton ait pu imaginer une telle mise en scène d'une nouvelle d'à peine 76 pages... Comme je l'ai dit plus haut, les caractéristiques en commun sont assez minces voire inexistantes à part les noms des personnages principaux, à l'instar du héros, Ichabod Crane, venu en tant qu'instituteur dans la vallée du Val Dormant (Sleepy Hollow en anglais). Ichabod n'est pas à proprement parler un être des plus sympathiques; orgueilleux, fier, et vénal de surcroît, cet instituteur opportuniste a des visées beaucoup plus lointaines que sa carrière étriquée dans l'enseignement. Car Ichabod a, depuis son arrivée, décidé qu'il épouserait Katrina Van Tessel, la plus belle fille du contrée, et surtout, la plus riche...

Evidemment, rien ne se passera comme prévu, et c'est là qu'intervient la célébrissime légende du cavalier sans tête, immortalisée au cinéma par l'affreux Christopher Walker. C'est qu'en plus de tous les défauts déjà énoncés auparavant, Ichabod n'est qu'un vil pleutre et qu'il suffira d'une plaisanterie, certes plus que douteuse, pour que notre héros prenne ses cliques et ses claques en catimini...

Même si la nouvelle de Washington Irving n'est absolument pas mauvaise (loin de là en réalité), j'ai été très déstabilisée de voir qu'à part les noms des personnages ou les lieux, rien mais alors absolument rien n'avait de rapport avec le film de Tim Burton (que j'adule!). Alors, oui, forcément, mon ressenti n'en a été que altéré et c'est avec de l'ennui, oui vraiment, que j'ai lu cette histoire. Peut-être en aurait-il été autrement si je n'avais pas vu en amont le film?

Ma note : 2/5
(Editions Mille et une nuit, 76 pages)

lundi 8 août 2011

Un bûcher sous la neige


Dans l'Ecosse enneigée du XVIIIème siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend au fin fond d'un cachot à Inverrary qu'on l'emmène au bûcher qui doit la brûler vive. Son seul crime? Etre le témoin gênant du massacre du clan des MacDonald à Glencoe par les partisans du roi Guillaume III d'Orange. Le révérant Leslie, venu incognito d'Irlande à Inverrary pour collecter des informations sur ce terrible évènement, décide d'aller interroger Corrag dans sa cellule. Celle-ci accepte de lui relater le massacre mais exige tout d'abord de lui raconter les méandres de son existence afin de prouver son innocence.

Voici assurément un voire le coup de coeur littéraire de cette année en ce qui me concerne! Dans ce roman envoûtant, l'écrivain Susan Fletcher nous emmène dans les plaines sauvages et féeriques de l'Ecosse de 1692 où, à la suite de ce personnage saisissant qu'est Corrag, nous chevauchons avec elle les plaines anglaises jusqu'aux collines et montagnes désolées et rugueuses de l'Ecosse. Comment ne pas être fasciné par ce personnage fort et puissant qu'est Corrag, par son courage, sa force et son abnégation au service de ses semblables, eux, qui, cependant, ne l'ont pas toujours très bien traitée?

Le révérand Leslie lui-même se laissera convaincre par ce petit bout de femme, lui, qui pourtant, en homme d'Eglise, ne pouvait qu'approuver le terrible chatiment auquel elle était réservée. Et pourtant, au fil des heures et des jours, tandis que sorti des lèvres de Corrag, son histoire prend vie aux yeux d'un révérend transporté par ses paroles, celui-ci se révèle peu à peu ému puis convaincu par le récit de cette fille étrange et particulièrement courageuse. Fine observatrice de la nature qui l'entoure, Corrag sait trouver les mots justes et relate comme personne la beauté d'un coucher de soleil, les couleurs changeantes de la lande écossaisse, le souffle chaud et puissant d'une jument l'emmenant elle et sa jeunesse loin de la folie des hommes qui ont déja assassiné sa mère et sa grand-mère accusées avant elle de sorcellerie de par leurs différences. Rarement de si belles phrases auront décrit aussi bien l'amour de la nature, des êtres et des plantes qui la composent, de la vie et de l'existence en général. Car malgré tous les malheurs qul l'assailleront, Corrag conservera toujours au fond d'elle une magnifique lueur d'espoir, de celle qu'on nomme l'amour...

La vie de Corrag est faite de fuite, d'errance et de solitude. Du fin fond d'un village anglais où elle assiste impuissante à la mort de sa mère, aux forets sombres et dangereuses de l'Angleterre alors en proie aux brigands et aux guerres civiles, Corrag trouvera un certain repos dans les terres hostiles et sauvages des Highlands où, à sa grande surprise, elle sera acceptée et même appréciée par ces habitants. Et c'est au sein du clan des MacDonald qu'elle trouvera enfin une place, là où elle sera enfin acceptée telle qu'elle est. Jusqu'à ce que l'Histoire et ses malheurs la rattrape, elle et ces gens, lors d'une froide nuit d'hiver...

En somme, Un bûcher sous la neige est un roman habité par la nature, relaté par la douce voix ensorcelante d'une jeune femme courageuse mais aussi trop libre pour l'Epoque dans laquelle elle évolue. Ceci, son auditeur et confident, le Révérand Leslie, le comprendra très vite ainsi que son innocence menacée par la folie et l'ignorance des hommes de toutes parts. Un superbe roman, de ceux que l'on n'oublie pas une fois achevé. Et qui donne bien envie d'aller à notre tour en Ecosse, à la découverte de ses lochs et montagnes sauvages et immaculés.

Ma note : 5/5
(Plon, 400 pages)

Un grand merci à Doriane qui m'aura permis de découvrir cette pure merveille!


et

1/4

L'adieu au Connemara

1846-1847. La Grande Famine frappe l'Irlande et fera près de un million de morts et entraînera l'émigration d'un million de ses habitants. De ce terrible fait historique, l'écrivain breton Hervé Jaouen tire un roman intense et douloureux, nous relatant le périlleux voyage de Joséphine et William vers le nouveau monde, périple fait de multiples embûches et drames, des campagnes dévastées du comté de Berry, aux rivages inaccessibles du Quebec.

A dix huit ans, Joséphine Maloney est l'unique survivante d'une famille décimée par la famine. Elle rencontre par hasard dans un hospice William Benson, jeune Lord anglais désirant se rendre avec les émigrants irlandais au Canada afin de témoigner des conditions innommables dans lesquelles ces derniers tentent de survivre. Le terme "innommable" n'est d'ailleurs pas assez fort pour découvrir la misère aussi bien physique, matérielle et spirituelle des métayers irlandais de l'Epoque. Avec forces détails, s'appuyant sur des véracités historiques précises et stupéfiantes, Hervé Jaouen nous relate ainsi les conditions effroyables de cette famine qui aurait pu être évitée si les autorités anglaises n'avaient pas laissé faire sans intervenir de quelque façon que ce soit. Autant dire que les Landlords de l'époque ont largement profité de cette catastrophe pour se débarrasser de ces "pouilleux" irlandais en les expulsant de leurs terres, les emprisonnant, les envoyant par bateaux entiers vers l'Amérique, et pire, en les laissant crever littéralement sur place, par famille entière... C'est avec horreur que nous suivons ainsi Joséphine et William dans leur périple dangereux où, au détour des pages, les témoignages des uns, les récits horribles des autres donnent une image stupéfiante de ce que fut réellement la Grande Famine en Irlande. L'émigration des Irlandais en Amérique aurait pu marquer le début d'une rédemption enfin méritée; il n'en fut rien en réalité. Les conditions effroyables de traversée, où les hommes et les femmes sont traités pire que du bétail, le mépris et l'horreur ressentis à leurs arrivés, les maladies mortelles pour la plupart ne sont que quelques uns des malheurs que tous devront subir lors de ces traversées pleines de danger. Bien peu en vérité arriveront sur le sol tant recherché...

L'adieu au Connemara est un récit poignant, d'une rare précision, où peu de choses sont cachés au lecteur. On ressort de ce livre ébranlé d'horreur, de commisération mais malgré tout aussi d'espoir, à l'instar de la petite Joséphine, faible lueur de bonheur dans tout ce malheur. Un témoignage âpre mais implincable de la pire catastrophe qu'ait connu l'Irlande dans son histoire.

Ma note : 4/5
(Pocket, 452 pages)


D'autres récits d'Hervé Jaouen? Allez voir le spécialiste en la matière, Yvon!