mercredi 30 décembre 2009

Bonne année!

Avec quelques heures d'avance, je vous souhaite à tous une ...


Je pars en Savoie pour quelques jours et ne serai de retour qu'en 2010. D'ici là, bon réveillon à tous!

mardi 29 décembre 2009

Des fleurs pour Algernon - Daniel Keyes

"Même un faible d'esprit désire être comme les autres hommes."

Algernon est une souris blanche à qui des scientifiques ont décuplé l'intelligence au point que celle-ci résout des problèmes d'une complexité que Charly Gordon, simple d'esprit, ne peut comprendre. Face à ce succès, il est décidé d'opérer un être humain de la même façon qu'Algernon afin de voir si cela peut fonctionner de la même manière sur l'espèce humaine. Et c'est donc à Charly Gordon, jeune homme au QI au ras des pâquerettes qu'est proposé cette expérience. Une occasion inespérée pour Charly d'être enfin "intel igent" et d'être par conséquent aimé de tous...

Fable douce amère, Des fleurs pour Algernon est un grand classique de la science fiction du XXème siècle. Dans ce récit, Daniel Keyes met le lecteur à la place de Charly, qui, à travers ses multiples comptes rendus, nous raconte le déroulement de l'expérience à laquelle il est soumis. L'opération est un succès et Charly voit s'ouvrir à ses yeux pour la première fois le monde merveilleux de la connaissance. De "débile", Charly devient un véritable génie et, en quelques mois, la progression est spectaculaire.

Mais rien ne se passe exactement comme Charly le pensait :car de réminiscences en souvenirs d'enfance remontants brusquement à sa conscience d'homme, Charly se rend compte que les personnes qu'il jugeait auparavant comme ses amis se moquaient en réalité du demeuré qu'il était. Que sa famille et notamment sa mère avait honte puis peur de lui et n'exprimait à son égard à la fin qu'une haine profonde. Pour Charly, le choc est rude d'autant que sa nouvelle intelligence ne plait pas à tout le monde et provoque des jalousies dans son entourage...

La désillusion de Charly est complète lorsque celui -ci découvre que tous ne le reconnaissent que comme être humain que de par sa nouvelle intelligence alors qu'auparavant, à leurs yeux, il n'était rien. Et lorsque Charly, à son tour, se moque des arriérés mentaux qu'il rencontre c'est avec honte qu'il comprend qu'il se met à réagir et penser comme eux.

Qui dans l'histoire est le plus intelligent? Le Charly Gordon au QI de plus de 170 mais devenu solitaire et cynique ou l'autre Charly dans son inconscient qui se réveille par instants et le regarde avec de grands yeux ahuris et son air niais mais aimant tout le monde et ayant une confiance absolu dans l'être humain?

"Il commet la même erreur que les autres quand ils regardent une personne faible d'esprit et en rient parce qu'ils ne comprennent pas qu'il y a tout de même des sentiments humains dont il faut tenir compte. Il ne comprend pas que j'étais une personne humaine avant de venir ici."

Et lorsque les facultés mentales d'Algernon déclinent, Charly comprend avec horreur que la même chose sous peu va lui arriver. Et c'est à une véritable course contre la montre que Charly va se livrer afin de combattre puis retarder cette déchéance qui le guette. Comment redevenir arriéré quand on a gouté pour la première fois aux lumières de la connaissance?

Roman plein d'humanité et de réflexion, Des fleurs pour Algernon nous emmène dans la découverte du monde de Charly, de son incompréhension du monde qui l'entoure à sa découverte de la cruauté et de l'indifférence des autres hommes. Plus que cela, c'est de la descente aux enfers d'un homme qui peu à peu se rend compte qu'il perd son intelligence et par conséquent la nouvelle existence dont il avait rêvée. Pour redevenir en définitive un simple d'esprit comme avant, voire même en pire...

Un récit touchant et émouvant où le lecteur suit avec fascination le destin tourmenté de cet homme qui coûte que coûte souhaite devenir intelligent simplement pour se faire les amis qu'il n'a jamais eus de sa vie et tenter de conquérir enfin l'amour d'une mère qui l'a toujours considéré comme un monstre. Une histoire d'une véracité extrême sur le genre humain et sur l'apparence.

Ma note : 3,5/5
Éditions J'ai Lu, 310 pages

dimanche 27 décembre 2009

Harry Potter et les reliques de la mort - JK Rowling

La peur et l'horreur rôdent dans le petit monde bien tranquille des sorciers : Vous-Savez-Qui est de retour et ses fidèles hommes de main, les Mangemorts, prennent peu à peu le pouvoir dans toutes les arcanes de la société, même au Ministère de la Magie. Harry Potter, lui, à dix-sept ans, et les protections héritées de sa mère vont bientôt prendre fin avec sa majorité. Mais plus que cela, c'est une mission de la plus haute importance et d'une dangerosité extrême qui attend notre héros ainsi que ses deux fidèles amis Ron et Hermione : la quête des Horcruxes, ces parcelles d'âmes de Voldemort qu'il faut localiser et détruire. Mais de nombreuses embuches les attendent d'autant plus que le temps presse...

Dernier tome de la série des aventures de Harry Potter, ce septième opus apporte enfin les réponses tant attendues que se posent tous les lecteurs assidus de cette série qui aura véritablement révolutionné la littérature jeunesse. Très sombre, Harry Potter et les reliques de la mort est aussi d'un rythme plus lent, surtout dans le premier tiers du roman où Harry et ses amis piétiennet littéralement dans leur quête des horcuxes. Et tandis que le monde des sorciers vit dans la terreur, nos jeunes héros doivent vivre terrés, cachés des menaces de leurs ennemis et ne pouvant faire confiance à personne. D'autant plus que leur mission doit rester secrète.

Premier tome où l'histoire dans sa plus grande partie ne se déroule pas à Poudlard, j'ai trouvé comme beaucoup que le rythme manquait un peu de peps dans un bon premier tiers du récit, du moins jusqu'à ce que nos héros découvrent l'épée de Gryffondor. Par la suite, l'histoire s'emballe, le suspens est à son comble jusqu'à la bataille finale absolument superbe et haletante dans son dénouement.

Roman psychologique, dense et complexe, Harry Potter et les reliques de la mort comblera tous les fans du plus célèbre sorcier de la littérature. JK Rowling a assurément dépoussiéré la littérature jeunesse et donné envie de lire à des millions d'enfants de par le monde. Ainsi, il va s'en dire, à tous leurs parents!

Ma note : 4,5/5
Éditions Gallimard, 809 pages


mercredi 23 décembre 2009

Joyeux Noël!

Joyeux Noël à tous et à toutes!

En espérant que vous passerez tous un agréable réveillon en famille, je vous dis à la semaine prochaine car je serai certainement peu présente ces prochains jours!

dimanche 20 décembre 2009

Encore un challenge (bis)

Laissez moi vous présenter aujourd'hui le challenge auquel nous convie Karine sur son blog et qui s'intitule English Classics. Comme son nom l'indique, il convient de lire avant le 31 décembre 2010 deux classiques anglais écrits avant 1900. Cependant, le thème s'élargit aux auteurs de tout le Royaume-Uni et même de l'Irlande. Bref, il y a de quoi faire!

J'ai toujours beaucoup aimé les grands romanciers classiques anglais et j'en ai lu beaucoup, allant de Dickens à Jane Austen en passant par les soeurs Bronte ou encore Wilde, Thomas Hardy ou Mary Elizabeth Braddon. Néanmoins, je me rends compte que j'ai encore énormément de lacunes dans ce domaine, qu'il s'agisse par exemple de Jane Austen que j'ai en réalité peu lu ou de George Eliot que je n'ai jamais essayé encore.

En participant à ce challenge j'espère donc faire de belles découvertes et surtout me faire plaisir! Pas encore tout à fait sure des romans que je vais lire dans le cadre de ce nouveau défi, je vous tiens au courant dès que je me serai décidée!

samedi 19 décembre 2009

Fleur de Neige - Lisa See

Le destin de Fleur de Lis et de Fleur de Neige change à tout jamais le jour où toutes deux à sept ans signent ensemble un contrat les faisant laotong, ce qui signifie qu'une amitié indéfectible doit les lier pour la vie. Dès lors, ces deux enfants vont tout partager, du supplice des pieds bandés, à leur mariage arrangé avec des hommes qu'elles ne connaissent pas. Sans oublier les vexations, privations et autres brimades qu'elles subissent de leur famille car elles ne sont que des filles, donc des branches inutiles. Mais lorsque Fleur de Lis découvre que Fleur de Neige l'a trahie, son amitié se transforme alors en une haine farouche envers son ancienne amie.

Un roman très fort dans lequel Lisa See réussit à retranscrire la vie de la campagne reculée chinoise du XIXème siècle alors encore en plein féodalisme. Les traditions et les coutumes sont encore fortes et régissent la vie quotidienne des uns et des autres, et notamment des femmes dont le destin alors était assez simple: se marier, avoir des fils et conserver une réputation irréprochable. Et alors que la vie est difficile du fait des multiples révoltes, maladies ou encore famines qui s'abattent sur tous, l'existence d'un enfant et encore moins d'une fille ne pèse pas bien lourd dans la conscience des familles. Née dans une famille de paysans pauvres, Fleur de Lis le comprend très vite, elle qui recherche à tout prix la reconnaissance et un peu d'amour dans les yeux d'une mère épuisée par les labeurs quotidiens et les multiples accouchements qu'elle a du supporter. Son destin cependant change du tout au tout lorsqu'on lui bande ses pieds : ne lui promet-on pas alors que cela lui permettra d'épouser un bon parti et de ne plus subir la misère? Et puis, cela lui permet également d'être en relation avec Fleur de Neige, dont la famille recherche une laotong idéale pour leur fille...

Plus que l'histoire en elle même, c'est la retranscription de la vie quotidienne chinoise de l'époque qui m'a le plus touchée. Assurément, c'est bien la vie chinoise d'alors qui s'est matérialisée sous mes yeux, et notamment la vie de ses femmes, mariées de force et quittant alors à jamais leur famille pour un nouveau foyer où elles seront parfois battues, souvent traitées avec indifférence voire mépris. Leur destin se résume à être enceintes le plus souvent possible, à obéir à leur belle-mère et à passer leurs journées à coudre et broder, cloîtrées dans les appartements des femmes. Et puis comment ne pas être révolté en lisant ces passages sur le bandage des pieds, passage éprouvant de par les souffrances endurées par des fillettes d'à peine sept ans qui voient leurs os broyés. Quand on pense que cette pratique moyenâgeuse n'a été abolie que dans les années cinquante sous Mao!

Un roman très simple dans son écriture mais d'une grandeur dans son récit et dans les thèmes évoqués. J'ai énormément appris sur les us et coutumes de l'époque et notamment sur celles des femmes (je ne connaissais absolument pas l'existence du nu shu). Bref, un récit intéressant et très instructif qui permet d'avoir une vision éclairée sur la vie des femmes dans la Chine d'avant Mao.

Ma note : 4/5
Éditions J'ai Lu, 384 pages

dimanche 13 décembre 2009

Retour à Cold Mountain - Charles Frazier

Retour à Cold Mountain, c'est le récit d'un long voyage, du cheminement épique et traversé d'embuches d'Inman, soldat désertant la guerre de Sécession et ses batailles gorgées de sang et de morts toutes plus inutiles les unes que les autres. Et tandis que les jours et les semaines passent, Inman marche vers le sud et les montagnes de Cold Mountain, là où l'attend Ada, qui, espère t-il, l'aimera encore...

Retour à Cold Mountain c'est avant tout des rencontres. Celles d'Inman tout d'abord, qui, à travers son périple, croise des hommes et des femmes de tous bords et qui, tour à tour vont soit l'aider, soit le pourchasser à corps et à cris. C'est aussi la rencontre d'Inman avec ses souvenirs, ses regrets et ses peurs, peurs liées aux réminiscences des batailles sanglantes de Pettersburg et autres.

Au détour des routes et des chemins, la longue odyssée d'Inman l'amènera à rencontrer un prédicateur respectant selon ses idées les textes de l'Évangile, une gardienne de chèvres vivant seule depuis plus de vingt ans dans les montagnes ou encore Sara, veuve à à peine vingt ans et tentant de survivre au milieu de nulle parts avec sa fille.

Et puis, il y a la nature, belle mais aussi menaçante avec ses pièges, sa dureté et son immensité. Charles Frazier a fait un travail remarquable en restituant avec précisions et moult détails la vie dure et aride au XIX ème siècle dans les campagnes. On est bien loin des grandes et belles demeures coloniales du Sud que l'on imagine bien souvent. Non, Retour à Cold Mountain c'est tout d'abord le récit de gens humbles qui tentent de survivre dans ces temps troubles qu'est la guerre de Sécession qui dure alors depuis plus de quatre ans. Les hommes sont partis à la guerre, les troupes ennemies passent et n'hésitent pas à piller et tuer les populations civiles. Chacun essaie coûte que coûte de survivre à la limite de la pauvreté et de l'indigence. A l'instar d'Ada, restée seule à la mort de son père et qui se retrouve ruinée de par la guerre alors qu'elle ne sait rien faire de ses dix doigts. Heureusement, elle rencontre Ruby, merveilleuse Ruby!, qui illumine par sa volonté et sa rage de vivre les lignes de ce roman et qui fut mon personnage préféré.

Rien à voir avec le film, pourtant très réussi qui fut tiré de ce roman. Non, le récit initial de Charles Frazier est bien plus dense, plus profond que l'adaptation cinématographique d'Anthony Minghella. Encore une fois, les descriptions de la vie rude de tous ces hommes et ces femmes est criante de vérité; on se serait presque cru nous aussi dans les champs et les forets, sous la neige ou la pluie, à subir le froid, la faim et la peur... Et effectivement, il est incroyable de penser que l'on vivait ainsi, il y a encore 150 ans...

Un très beau récit, où les amoureux de la nature et des grands espaces seront comblés. Une histoire très fouillée mais aussi intemporelle sur la folie des hommes, la recherche de survie coûte que coûte et l'espoir inoubliable d'aimer et d'être aimé à jamais, même dans la mort.

Ma note : 4/5

Éditions Le livre de poche, 497 pages

mardi 8 décembre 2009

Encore un challenge...


Encore un challenge! Oui, mais celui-ci, je ne pouvais pas y échapper. C'est que Pimpi nous propose de passer Une année en Russie, au milieu des tsars, de la neige, de la vodka et du caviar (je ne pense pas que les Russes apprécient particulièrement ma description de ce grand pays qu'est la Russie et je m'en excuse d'avance!).

C'est un défi relativement souple puisque comme règles... il n'y en a pas! En bref, on peut lire de tout et n'importe quoi, que ce soit l'intégrale de Tolstoï, la biographie non officielle de Catherine II voire même écouter Tchaikovsky tout en sirotant du thé russe!

Un peu de sérieux quand même : si je n'ai donc pas d'objectif prédéfini en m'inscrivant à ce challenge j'ai quand même l'intention de bien le faire. Et pour cela, mon but est de lire un GRAND roman russe dans le genre Anna Karénine ou Les Idiots. Oui, mais lequel? C'est que les écrivains russes font parti des auteurs les plus prolifiques et les plus doués de tous et que le choix va donc être cornélien!

Pas encore décidée donc à l'heure où je poste mon billet de la lecture qui sera faite dans le cadre de ce défi. Heureusement finalement que j'ai toute l'année 2010 pour faire mon choix!

dimanche 6 décembre 2009

Monsieur Chatastrophe - Chris Pascoe


Récit des mésaventures de Birmingham, alias Brum, chat du narrateur et véritable catastrophe ambulante où qu'il passe et quoi qu'il fasse de ses quatre pattes...

Pauvre Brum! Et pauvre Chris Pascoe, qui, avec beaucoup d'humour et de dérision nous raconte les aventures toutes plus coquasses et burlesques de ce félin pas comme les autres. Arrivé un peu par hasard dans la vie du narrateur, Brum s'attire dès son plus jeune âge les catastrophes les plus saugrenues et les plus improbables qu'il soit. Enchainant gaffes sur gaffes, Brum va ainsi être attaqué par un moineau, subir toutes sortes de chutes toutes plus spectaculaires les unes que les autres ou encore sauter allègrement dans une mare venant de dégeler... Sans oublier toutes les fois où son poil a pris feu!

Avec un flegme tout ce qu'il y a de plus britannique, le maître de Brum assiste avec désespoir et résignation aux catastrophes successives de son matou. Et nous raconte également les histoires de d'autres chats qu'il a connus (comme celle du chat serial killer, si si!) ou nous décrit les différents traitements des chats dans l'Histoire. Mais ces apartés ne durent jamais très longtemps car Brum n'est pas loin, à notre plus grand plaisir (sadique?)!

Un récit teinté d'humour où je me suis surprise à pouffer toute seule lors des situations les plus cocasses dans lesquelles se met Brum. Même si certains passages sont un peu longs et un peu moins intéressants que d'autres, ce récit demeure néanmoins une véritable bouffée d'air frais et plus jamais au grand jamais je ne me moquerai du chat de mes parents que je trouvais pantouflard. A coté de Brum, c'est un surchat!

Ma note : 3,75/5

Editions Balland, 255 pages

jeudi 3 décembre 2009

Le jardin des secrets - Kate Morton

En 1913, sur les quais du port de Maryborough en Australie, une petite fille descend seule d'un navire en provenance de l'Angleterre. Recueillie par un couple d'Autraliens sans enfants, l'enfant ne dit ne plus connaître son nom et de ne pas savoir ce qu'elle fait ici. Bien des années plus tard, à vingt et un ans, la jeune Nell apprend la vérité au sujet de ses origines. Bouleversée, Nell comprend alors qu'elle se doit de découvrir son passé, sa famille, bref, la réalité à son sujet. Cette quête de vérité la conduira en Cornouailles, dans une ancienne demeure riche et titrée ainsi que dans un cottage au bord de la mer. Et à sa mort, ce sera au tour de sa petite fille Cassandra de partir à son tour en Angleterre pour tenter de savoir comment une petite fille de quatre ans a bien pu se retrouver abandonnée sur un bateau traversant le globe...

Le jardin des secrets possède les ingrédients "magiques" ai je envie de dire pour captiver la lectrice romantique et fleur bleue que je suis... Kate Morton nous entraîne ainsi au domaine de Blakhurst, grande et riche demeure anglaise où nous suivons la destinée de ses habitants au travers les âges. Un véritable mystère entoure cette bâtisse et le lecteur comprend rapidement que de drôles de choses se cachent derrière ses murs... Que s'est il passé ici en 1913? Qui est donc cette mystérieuse conteuse dont la petite Nell se souvient avec netteté et dont elle conserve un recueil de contes dans ses affaires?

Beaucoup de mystère et de rebondissements dans cette histoire que Kate Morton nous raconte avec habileté pour faire monter le suspens page après page... Rajoutez à cela des personnages attachants et plutôt bien campés. On croise ainsi Linus Mountrachet, passionné de photographie mais dont les secrets et les fantasmes semblent bien moins avouables... Sa femme Adeline, quant à elle, ne jure que par l'apparence et couve aux petits soins sa fille unique bien aimée Rose, ô combien belle mais aussi si fragile de santé. Sans oublier évidemment les personnages principaux, Nell et sa petite-fille Cassandra, qui, au fil des années, iront de découvertes en découvertes toutes plus étonnantes les unes que les autres sur le passé de Nell et de sa famille...

Un roman apparemment simple et banal mais ce qui n'est absolument pas le cas : Le jardin des secrets, malgré un début un peu poussif selon moi dans les premières pages, distille avec raffinement un aura de mystère et de délicatesse qui m'a enchantée. Ajoutez à cela le personnage de La Conteuse, absolument magnifique, des contes avec un second sens particulier et un labyrinthe végétal avec au bout un mystère révélé seulement dans le dénouement et vous comprendrez alors comment il se fait que j'ai dévoré ce livre à grande vitesse!

Ma note : 4,5/5
Editions France Loisirs, 730 pages


mardi 1 décembre 2009

Les aventures de Boro, reporter photographe - Franck & Vautrin

J'ai toujours aimé les romans d'aventure. Car qui dit aventure, pour moi, dit action, suspense, rebondissements en tout genre et rythme haletant. Si en plus, l'histoire est menée par un héros sympathique et auquel je peux m'identifier, même indirectement, je suis conquise.

Cela a assurément été le cas avec Les aventures de Boro, reporter photographe.

L'histoire commence en 1987 lorsque le 1er tome de cette série pas comme les autres sort. Outre le fait rare que La Dame de Berlin a été écrit à quatre mains - en l'occurrence ceux de Dan Franck et Jean Vautrin - il faut souligner que la couverture a été dessinée par Enki Bilal.

Le succès de ce roman fut suivi par Le temps des cerises trois ans plus tard, Les noces de Guerinica en 1994 puis Mademoiselle Chat en 1996. Aujourd'hui, la série compte 8 tomes, le dernier, La dame de Jérusalem étant sorti cette année.

J'ai été immédiatement conquise par cette série d'aventure où humour et action font bon ménage. Pas de creux dans l'intrigue ni de passages trop alambiqués : Non, les aventures de Boro me font penser à ces romans populaires paraissant en feuilleton dans les magasines et que l'on suit, semaine après semaine avec délice.

J'ai à ce jour lu les cinq premiers tomes (j'ai d'ailleurs critiqué Boro s'en va t-en guerre ici). Voici donc mes différentes impressions et avis sur les quatre premiers tomes :

« Même si tu es malheureux, tu ne seras jamais à plaindre. Si l'amour vient à passer, saisis-le, mais prends bien garde à ne pas t'endormir au rendez-vous de l'Histoire (...). Plus tard, tu seras l'œil qui surveille le monde. Tu iras regarder les hommes jusqu'au fond de leur nuit. Méfie-toi alors de ne pas mourir d'une balle en plein front (...). En vieillissant tu choisiras tes chemins. Ils te feront sillonner le monde et tu approcheras les grands de ton époque. Mais défie-toi de vouloir gouverner : tu irais à ta perte. »

Blémia Borowitz, dit "Boro", est un jeune photographe juif hongrois venu à Paris afin de percer dans sa profession. Mais les temps sont bien troubles dans les années trente où la montée du fascisme en Europe se fait de plus en plus menaçante. Pour Boro, il suffira d'une banale photo prise à Munich pour tout bouleverser et le plonger, lui et sa belle cousine Maryika, étoile montant du cinéma allemand, dans les tourbillons de l'Histoire...

Un premier tome superbe et qui laisse augurer de très bonnes choses pour les tomes suivants! Assurément, Frank & Vautrin se sont bien amusés avec ce personnage atypique qu'est Boro, photographe débutant et affublé d'une canne, résultat d'un accident. Amour, action, aventure, suspense, histoire aussi puisque c'est l'Europe des années trente que le lecteur traverse ; tout est réunit pour faire de La dame de Berlin une grande réussite! Le roman se lit tout seul, avec des chapitres courts sur le modèle des feuilletons et c'est avec un immense plaisir que le lecteur lit ou plutôt dévore les multiples péripéties que traverse le jeune Boro afin d'aller sauver sa cousine Maryika dont il est follement amoureux. On tremble, on tressaille, on rit beaucoup aussi avec les facéties et multiples réparties de Boro face aux éléments et personnages de l'histoire que notre jeune héros traverse comme la montée puis l'avènement du nazisme en Allemagne, les premières répercussions aux Juifs et opposants au régime, notamment aux Communistes. On croise Léni Riefensthal, Bugatti, mais aussi Hitler et Goebbels, personnages abjects et repoussants sous la plume des deux auteurs. En France, c'est l'affaire Stavisky qui ébranle le pouvoir. Mais c'est aussi l'époque des exploits sportifs et techniques comme le vol en zeppelin que nous effectuons avec Boro.

En définitive, un grand coup de cœur pour le premier tome de cette série littéraire que l'on dévore littéralement et où on ne s'ennuie pas une seconde.

Ma note : 5/5
Lu en Janvier 2009
Éditions Pocket, 536 pages

Roman écrit à quatre mains, Le temps des cerises est le deuxième tome des aventures de Blémia Borowitz, dit Boro, ce jeune reporter hongrois venu percer à Paris. Après avoir sauvé sa cousine Maryika, persécutée par les nazis à Berlin, Boro est revenu à Paris où il a repris ses activités de reporter. Depuis la parution du cliché retentissant de Hitler avec Eva Braun (voir La Dame de Berlin), la réputation de notre héros n'est plus à faire. Celui-ci a d'ailleurs ouvert avec ses amis hongrois sa propre agence!

Le temps des cerises, c'est l'année 1936 où l'action de ce deuxième épisode débute. Alors que le Front Populaire est amené au pouvoir, ce qui entraîne un immense espoir parmi la classe ouvrière, Boro, lui,se retrouve aux prises avec les mystérieux agissements d'une organisation clandestine fasciste, La Cagoule. N'écoutant que son grand cœur et son instinct, Boro n'hésitera pas à secourir la jeune Liselotte, vendeuse aux Galeries Lafayette où il se passe de drôles de choses... Et tandis que les menaces vont grandissantes en France, la guerre d'Espagne éclate.

Encore une fois, Franck & Vautrin ont fait mouche avec ce deuxième opus où de nouveau, action, humour, suspense sont au rendez-vous pour notre plus grand bonheur! On sent que les auteurs ont pris énormément de plaisir à relater cette période où l'espoir se mêle à la peur; cette période charnière du XXème siècle où les décisions prises à cette époque auront des conséquences fatales...

Les personnages sont truculents; Franck et Vautrin s'amusent avec ce cher Boro, qui, du fait des évènements perd la fin de son innocence - la fin de sa jeunesse? Les personnages secondaires sont excellents, certains font une apparition remarquée - Liselotte, Charpaillez, les frères Briguedeuille..., d'autres, avec bonheur, refont parler d'eux lorsque Boro les croise et recroise par instants. On rencontre même aussi au détour des pages Léon Blum ou Charlie Chaplin!

Bref, un excellent épisode, dans la même veine que le premier. Un petit bémol quand même : les auteurs ne se sont-ils pas un peu dispersés entre les évènements à Paris et le début de la guerre civile en Espagne? Mais qu'importe puisqu'à la fin, on ne souhaite qu'une seule chose : retrouver Boro dans la suite de ses aventures!

Ma note : 4,5/5
Lu en Février 2009
Éditions Pocket, 633 pages

Boro a disparu, Boro ne répond plus!

Inquiétude à l'agence Alpha Press : aucune nouvelle de Blémia Borowitz depuis plusieurs jours alors que celui-ci se trouvait en Espagne pour couvrir la guerre civile... Liselotte, la jeune fille qu'il a sauvée dans Le temps des cerises, Prakash et Pazmany, ses deux acolytes hongrois avec qui il a fondé l'agence de photographes dans lequel Boro opère, la mystérieuse marquise d'Ambratès, Anne Visage, la secrétaire de Léon Blum, tous mettent leurs efforts en commun afin de découvrir ce qui a bien pu arriver à notre héros... Même Maryika Vremler, la célébrissime actrice et également cousine de Boro débarque d'Amérique afin d'apporter son aide. Et tandis que les jours passent et avec, la peur de plus en plus grande d'un malheur possible, là-bas, à Aldo Corrientès, cellule 12...

Borowitz pour le nom, Blémia pour le prénom, Boro pour la signature : voici donc notre héros en pleine guerre civile espagnole. Détenu par les fascistes, notre intrépide reporter devra cependant faire face à un danger bien plus redoutable que la terrible forteresse dans laquelle il est détenu. Mais même au fin fond de sa cellule, Boro réussit à rester caustique, courageux et aussi, terriblement amoureux!

Un troisième tome que j'ai trouvé bien en deçà des précédents (le premier de la série demeure d'ailleurs réellement mon préféré). C'est que notre héros se retrouve enfermé pendant bien les trois quart du roman et que, par conséquent, celui-ci est bien moins endiablé question rythme. L'ambiance, elle, est beaucoup plus noire que d'habitude, et, par conséquent, le ton est bien plus grave. Quant aux épreuves que subissent Boro et la belle Solana, personnellement, je n'ai pas particulièrement apprécié ces passages dans le roman...

Bref, un épisode moins réussi mais qui se lit toujours aussi bien. Heureusement que l'évasion de Boro sauve ce roman ainsi que la fin où, heureusement, j'ai été soulagée de retrouver mon cher Boro bien plus en forme qu'au départ.

Ma note : 3,75/5
Lu en mars 2009
Editions Pocket, 658 pages

Quatrième aventure de notre cher reporter photographe d'origine hongroise, j'ai nommé Blémia Borowitz, dit Boro! Dans ce nouvel opus, notre héros commence ses péripéties en Inde, où, par hasard, il se retrouve en possession d'une mystérieuse machine à écrire qu'il a dérobé à une magnifique princesse roumaine. Mais ce que le photographe ne savait pas, c'est que cette machine à écrire est en réalité la célèbre machine à coder Enigma des services secrets allemands dont la belle Romana fait parti...

Et voilà Boro repartit pour de folles aventures où il nous emmène d'Inde à Marseille, du Havre à New York, de Paris à Munich, en rolls royce, à cheval, à pied, en avion, sur le paquebot Normandie ou en train à travers l'Allemagne nazie. L'époque est trouble et haletante, les démocraties européennes devant en effet faire face aux appétits terribles d'Hitler face à la Pologne... Et tandis que le monde tremble car la guerre semble inévitable, Boro, lui, vole au secours de la belle Solana et tente d'échapper aux tueurs envoyés sur ses traces par l'ensemble des services secrets européens.

Voilà un excellent épisode des aventures de Boro, du même niveau que le premier de la série La dame de Berlin. Pas un instant on ne s'ennuie avec ce personnage alliant humour, courage et détermination, tout en étant un coureur de jupons notoire, ce qui, d'ailleurs ici lui amènera de sérieux ennuis! Franck et Vautrin ont réussi ici à retrouver le souffle et le dynamisme des premières aventures de Boro, ce que malheureusement, je regrettais un peu de ne pas retrouver dans les tomes suivants.

Au fil des pages, le lecteur retrouvera des personnages qu'il connait bien car déjà croisés auparavant comme les comparses de Boro à l'agence Alpha Press ou encore des personnages secondaires croisés au hasard des pages précédemment. D'autres font leur apparition, comme la mystérieuse Mademoiselle Chat, et le lecteur comprend très vite qu'il les retrouvera de nouveau par la suite. Et puis, qui est ce mystérieux Arthur Finnvack du MI6?

Et tandis que, dans les dernières pages, la drôle de guerre éclate, c'est le cœur serré que l'on suit Boro et ses compagnons partis s'engager dans les troupes françaises en guerre contre l'Allemagne nazie. Autant dire que la suite des aventures de Boro s'avère palpitante et que c'est avec une impatience non feinte que j'ai hâte de savoir que ce Franck et Vautrin auront bien pu imaginer dans le prochain épisode...

Ma note : 5/5
Lu en juillet 2009
Éditions
Fayard, 560 pages