J'ai toujours aimé les romans d'aventure. Car qui dit aventure, pour moi, dit action, suspense, rebondissements en tout genre et rythme haletant. Si en plus, l'histoire est menée par un héros sympathique et auquel je peux m'identifier, même indirectement, je suis conquise.
Cela a assurément été le cas avec Les aventures de Boro, reporter photographe.
L'histoire commence en 1987 lorsque le 1er tome de cette série pas comme les autres sort. Outre le fait rare que La Dame de Berlin a été écrit à quatre mains - en l'occurrence ceux de Dan Franck et Jean Vautrin - il faut souligner que la couverture a été dessinée par Enki Bilal.
Le succès de ce roman fut suivi par Le temps des cerises trois ans plus tard, Les noces de Guerinica en 1994 puis Mademoiselle Chat en 1996. Aujourd'hui, la série compte 8 tomes, le dernier, La dame de Jérusalem étant sorti cette année.
J'ai été immédiatement conquise par cette série d'aventure où humour et action font bon ménage. Pas de creux dans l'intrigue ni de passages trop alambiqués : Non, les aventures de Boro me font penser à ces romans populaires paraissant en feuilleton dans les magasines et que l'on suit, semaine après semaine avec délice.
J'ai à ce jour lu les cinq premiers tomes (j'ai d'ailleurs critiqué Boro s'en va t-en guerre ici). Voici donc mes différentes impressions et avis sur les quatre premiers tomes :
« Même si tu es malheureux, tu ne seras jamais à plaindre. Si l'amour vient à passer, saisis-le, mais prends bien garde à ne pas t'endormir au rendez-vous de l'Histoire (...). Plus tard, tu seras l'œil qui surveille le monde. Tu iras regarder les hommes jusqu'au fond de leur nuit. Méfie-toi alors de ne pas mourir d'une balle en plein front (...). En vieillissant tu choisiras tes chemins. Ils te feront sillonner le monde et tu approcheras les grands de ton époque. Mais défie-toi de vouloir gouverner : tu irais à ta perte. »
Blémia Borowitz, dit "Boro", est un jeune photographe juif hongrois venu à Paris afin de percer dans sa profession. Mais les temps sont bien troubles dans les années trente où la montée du fascisme en Europe se fait de plus en plus menaçante. Pour Boro, il suffira d'une banale photo prise à Munich pour tout bouleverser et le plonger, lui et sa belle cousine Maryika, étoile montant du cinéma allemand, dans les tourbillons de l'Histoire...
Un premier tome superbe et qui laisse augurer de très bonnes choses pour les tomes suivants! Assurément, Frank & Vautrin se sont bien amusés avec ce personnage atypique qu'est Boro, photographe débutant et affublé d'une canne, résultat d'un accident. Amour, action, aventure, suspense, histoire aussi puisque c'est l'Europe des années trente que le lecteur traverse ; tout est réunit pour faire de La dame de Berlin une grande réussite! Le roman se lit tout seul, avec des chapitres courts sur le modèle des feuilletons et c'est avec un immense plaisir que le lecteur lit ou plutôt dévore les multiples péripéties que traverse le jeune Boro afin d'aller sauver sa cousine Maryika dont il est follement amoureux. On tremble, on tressaille, on rit beaucoup aussi avec les facéties et multiples réparties de Boro face aux éléments et personnages de l'histoire que notre jeune héros traverse comme la montée puis l'avènement du nazisme en Allemagne, les premières répercussions aux Juifs et opposants au régime, notamment aux Communistes. On croise Léni Riefensthal, Bugatti, mais aussi Hitler et Goebbels, personnages abjects et repoussants sous la plume des deux auteurs. En France, c'est l'affaire Stavisky qui ébranle le pouvoir. Mais c'est aussi l'époque des exploits sportifs et techniques comme le vol en zeppelin que nous effectuons avec Boro.
En définitive, un grand coup de cœur pour le premier tome de cette série littéraire que l'on dévore littéralement et où on ne s'ennuie pas une seconde.
Ma note : 5/5
Lu en Janvier 2009
Éditions Pocket, 536 pages
Roman écrit à quatre mains, Le temps des cerises est le deuxième tome des aventures de Blémia Borowitz, dit Boro, ce jeune reporter hongrois venu percer à Paris. Après avoir sauvé sa cousine Maryika, persécutée par les nazis à Berlin, Boro est revenu à Paris où il a repris ses activités de reporter. Depuis la parution du cliché retentissant de Hitler avec Eva Braun (voir La Dame de Berlin), la réputation de notre héros n'est plus à faire. Celui-ci a d'ailleurs ouvert avec ses amis hongrois sa propre agence!
Le temps des cerises, c'est l'année 1936 où l'action de ce deuxième épisode débute. Alors que le Front Populaire est amené au pouvoir, ce qui entraîne un immense espoir parmi la classe ouvrière, Boro, lui,se retrouve aux prises avec les mystérieux agissements d'une organisation clandestine fasciste, La Cagoule. N'écoutant que son grand cœur et son instinct, Boro n'hésitera pas à secourir la jeune Liselotte, vendeuse aux Galeries Lafayette où il se passe de drôles de choses... Et tandis que les menaces vont grandissantes en France, la guerre d'Espagne éclate.
Encore une fois, Franck & Vautrin ont fait mouche avec ce deuxième opus où de nouveau, action, humour, suspense sont au rendez-vous pour notre plus grand bonheur! On sent que les auteurs ont pris énormément de plaisir à relater cette période où l'espoir se mêle à la peur; cette période charnière du XXème siècle où les décisions prises à cette époque auront des conséquences fatales...
Les personnages sont truculents; Franck et Vautrin s'amusent avec ce cher Boro, qui, du fait des évènements perd la fin de son innocence - la fin de sa jeunesse? Les personnages secondaires sont excellents, certains font une apparition remarquée - Liselotte, Charpaillez, les frères Briguedeuille..., d'autres, avec bonheur, refont parler d'eux lorsque Boro les croise et recroise par instants. On rencontre même aussi au détour des pages Léon Blum ou Charlie Chaplin!
Bref, un excellent épisode, dans la même veine que le premier. Un petit bémol quand même : les auteurs ne se sont-ils pas un peu dispersés entre les évènements à Paris et le début de la guerre civile en Espagne? Mais qu'importe puisqu'à la fin, on ne souhaite qu'une seule chose : retrouver Boro dans la suite de ses aventures!
Ma note : 4,5/5
Lu en Février 2009
Éditions Pocket, 633 pages
Boro a disparu, Boro ne répond plus!
Inquiétude à l'agence Alpha Press : aucune nouvelle de Blémia Borowitz depuis plusieurs jours alors que celui-ci se trouvait en Espagne pour couvrir la guerre civile... Liselotte, la jeune fille qu'il a sauvée dans Le temps des cerises, Prakash et Pazmany, ses deux acolytes hongrois avec qui il a fondé l'agence de photographes dans lequel Boro opère, la mystérieuse marquise d'Ambratès, Anne Visage, la secrétaire de Léon Blum, tous mettent leurs efforts en commun afin de découvrir ce qui a bien pu arriver à notre héros... Même Maryika Vremler, la célébrissime actrice et également cousine de Boro débarque d'Amérique afin d'apporter son aide. Et tandis que les jours passent et avec, la peur de plus en plus grande d'un malheur possible, là-bas, à Aldo Corrientès, cellule 12...
Borowitz pour le nom, Blémia pour le prénom, Boro pour la signature : voici donc notre héros en pleine guerre civile espagnole. Détenu par les fascistes, notre intrépide reporter devra cependant faire face à un danger bien plus redoutable que la terrible forteresse dans laquelle il est détenu. Mais même au fin fond de sa cellule, Boro réussit à rester caustique, courageux et aussi, terriblement amoureux!
Un troisième tome que j'ai trouvé bien en deçà des précédents (le premier de la série demeure d'ailleurs réellement mon préféré). C'est que notre héros se retrouve enfermé pendant bien les trois quart du roman et que, par conséquent, celui-ci est bien moins endiablé question rythme. L'ambiance, elle, est beaucoup plus noire que d'habitude, et, par conséquent, le ton est bien plus grave. Quant aux épreuves que subissent Boro et la belle Solana, personnellement, je n'ai pas particulièrement apprécié ces passages dans le roman...
Bref, un épisode moins réussi mais qui se lit toujours aussi bien. Heureusement que l'évasion de Boro sauve ce roman ainsi que la fin où, heureusement, j'ai été soulagée de retrouver mon cher Boro bien plus en forme qu'au départ.
Ma note : 3,75/5
Lu en mars 2009
Editions Pocket, 658 pages
Quatrième aventure de notre cher reporter photographe d'origine hongroise, j'ai nommé Blémia Borowitz, dit Boro! Dans ce nouvel opus, notre héros commence ses péripéties en Inde, où, par hasard, il se retrouve en possession d'une mystérieuse machine à écrire qu'il a dérobé à une magnifique princesse roumaine. Mais ce que le photographe ne savait pas, c'est que cette machine à écrire est en réalité la célèbre machine à coder Enigma des services secrets allemands dont la belle Romana fait parti...
Et voilà Boro repartit pour de folles aventures où il nous emmène d'Inde à Marseille, du Havre à New York, de Paris à Munich, en rolls royce, à cheval, à pied, en avion, sur le paquebot Normandie ou en train à travers l'Allemagne nazie. L'époque est trouble et haletante, les démocraties européennes devant en effet faire face aux appétits terribles d'Hitler face à la Pologne... Et tandis que le monde tremble car la guerre semble inévitable, Boro, lui, vole au secours de la belle Solana et tente d'échapper aux tueurs envoyés sur ses traces par l'ensemble des services secrets européens.
Voilà un excellent épisode des aventures de Boro, du même niveau que le premier de la série La dame de Berlin. Pas un instant on ne s'ennuie avec ce personnage alliant humour, courage et détermination, tout en étant un coureur de jupons notoire, ce qui, d'ailleurs ici lui amènera de sérieux ennuis! Franck et Vautrin ont réussi ici à retrouver le souffle et le dynamisme des premières aventures de Boro, ce que malheureusement, je regrettais un peu de ne pas retrouver dans les tomes suivants.
Au fil des pages, le lecteur retrouvera des personnages qu'il connait bien car déjà croisés auparavant comme les comparses de Boro à l'agence Alpha Press ou encore des personnages secondaires croisés au hasard des pages précédemment. D'autres font leur apparition, comme la mystérieuse Mademoiselle Chat, et le lecteur comprend très vite qu'il les retrouvera de nouveau par la suite. Et puis, qui est ce mystérieux Arthur Finnvack du MI6?
Et tandis que, dans les dernières pages, la drôle de guerre éclate, c'est le cœur serré que l'on suit Boro et ses compagnons partis s'engager dans les troupes françaises en guerre contre l'Allemagne nazie. Autant dire que la suite des aventures de Boro s'avère palpitante et que c'est avec une impatience non feinte que j'ai hâte de savoir que ce Franck et Vautrin auront bien pu imaginer dans le prochain épisode...
Ma note : 5/5
Lu en juillet 2009
Éditions Fayard, 560 pages
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