jeudi 30 décembre 2010

La maison d'à côté - Lisa Gardner

Sandra Jones, jeune femme de 23 ans, a disparu sans laisser de trace. C'est son mari, Jason Jones, qui prévient la police quelques heures après et D.D. Warren se charge alors de l'enquête. Enquête qui s'annonce pour le moins spéciale, à commencer par le mari, justement, qui ne réagit pas comme on pourrait s'attendre. Réticences à répondre aux questions, mutisme, absence de réaction et d'émotion, autant dire que Jason Jones n'a pas l'air d'être particulièrement ému de savoir si sa femme a seulement fugué ou si elle a été enlevée. Que peut-il bien cacher, se demande D.D. Warren qui sait le temps compté si elle veut retrouver Mme Jones vivante...

C'est la première fois que je lis un récit de Lisa Gardner et assurément, La maison d'à côté est un de meilleurs thrillers qu'il m'a été donné de lire. L'intrigue, efficace, entraîne le lecteur dans des questionnements sans fin. Qui est Jason Jones? Que s'est-il passé la nuit où Sandra a disparu? Seul témoin du drame, Ree, la petite fille du couple, âgée d'à peine quatre ans. D.D Warren en est persuadée : la petite fille en sait plus long qu'elle ne laisse entendre et ceci énerve le commandant de police, qui doit également faire face aux soupçons vis-à-vis d'un voisin délinquant sexuel fiché, d'un beau-père absent et qui refait brusquement surface et d'un adolescent, élève de Mme Jones et surdoué en informatique, visiblement amoureux de sa professeur. Et pendant ce temps, les heures tournent...

Un thriller efficace, avec une intrigue solide et captivante. On se laisse entrainer par la plume vive et fluide de l'auteur qui dresse là un roman mené de main de maître avec un dénouement inattendu. En bref, un suspense réussi, et on en redemande!

Ma note : 4,5/5
(Albin Michel, 420 pages)

Sélection de janvier 2011

mercredi 29 décembre 2010

Nos étoiles ont filé - Anne-Marie Revol

Un tel récit ne devrait pas exister, ne devrait pas être écrit, ne devrait pas à devoir être raconté. Et pourtant...

Août 2008. Dans la maison de leurs grands-parents, Paloma et Pénélope, à peine quatre ans à elles deux, meurent asphyxiées dans l'incendie qui a pris dans leurs chambres. Absents durant le drame, le choc est terrible, insurmontable, impossible à croire pour leurs parents qui voient leur univers et leur raison de vivre s'effondrer en quelques minutes. Comment vivre après un tel drame? Comment continuer à suivre la litanie des jours quand tout autour de vous vous rappelle vos enfants absents, tellement jeunes et innocents, eux qui n'ont pas eu le temps de voir ce que la vie pouvait réserver. Comment tout simplement continuer à vivre quand l'envie n'y est plus?

Alors Anne-Marie Revol écrit. Elle écrit chaque jour des lettres, tendres et émouvantes, à ses deux princesses, ses deux bijoux, ses étoiles qui ont filé tellement vite. Pour se raccrocher à elles, à leurs mémoires, pour les sentir encore et toujours près d'elle. Véritable témoignage d'amour envers deux petites filles que la mort aura fauché trop tôt, ce récit est aussi le témoignage de deux êtres qui s'accrochent l'un à l'autre, qui tentent de redonner un sens à leur vie, de redresser la tête et de continuer à avancer, pour l'autre mais pour elles aussi.

Un récit bouleversant mais aussi empli d'humanité. Entre rires et larmes, entre espoir et désespoir, ce récit redonne aussi espoir en la vie, à l'instar du petit Lancelot, né à la fin du récit. Comme une promesse faite à deux petites filles pour surmonter le désespoir.

Ma note : 5/5
(Stock, 393 pages)

Sélection de janvier 2011

lundi 27 décembre 2010

Six mois, six jours - Karine Tuil

Riche héritière d'une famille d'industriels allemands, Juliana Kant tombe amoureuse d'un homme qu'elle ne connait pas et qu'elle a croisé par hasard dans une station balnéaire suisse. Leur liaison durera six mois et six jours, au bout desquels Juliana comprendra avec stupeur que son amant a filmé leurs ébats et qu'il menace de la faire chanter si elle ne paye pas une somme extraordinaire. Mais le gigolo est dénoncé par Juliana à la police qui l'appréhende, est trainé en justice sous des médias déchainés et écope d'une peine de prison. La morale est sauve et les Kant respire. Mais pas pour longtemps car des révélations sur les agissements des Kant durant la seconde guerre mondiale refont surface. Mais tout a t-il été dit pour autant?

Suis-je aimé pour la valeur sociale que je représente ou pour moi-même? Cette question taraude l'essentiel du roman, à l'instar des questionnements de Juliana envers son amant. C'est que pour la première fois, Juliana n'est plus obligée de respecter l'image qu'elle se doit de donner d'elle, des Kant tout entiers. Pour la première fois, Juliana Kant découvre l'amour, le désir, la passion dans les bras d'un homme qu'elle ne connait pas et dont elle ne sait rien. Oubliant toute prudence, c'est avec délectation qu'elle rejoint son amant dans une chambre d'hôtel, qu'elle délaisse son mari et refuse d'écouter les mises en garde de l'homme de main de la famille qui relate ici cette histoire. Le choc est alors d'autant plus grand lorsqu'elle comprend que cet homme n'est qu'un gigolo comme on dit, qui l'a extorquée du début à la fin et pire que tout, qui ne l'a jamais aimé. Alors qu'elle, si.

Avec ce fait divers torride, le passé des Kant, guère glorieux, refait surface. Et c'est notamment l'image d'une femme, une autre, qui hante le roman comme un spectre menaçant et trouble. Magda Goebbels, femme belle et redoutable, seconde épouse de Gunther Kant, qui n'hésite pas à renier son père adoptif qui a pour seul tort d'être juif. Ce qui pourrait faire "tache" dans la vie luxueuse quelle mènera auprès d'un époux obsédé par l'argent et qui la délaisse. Alors Magda le quitte, pour aller dans les bras d'un autre homme aux agissements encore plus troubles, un certain Goebbels, alors en pleine montée nazie. Le dénouement, on le connait, avec leur suicide collectif à la fin de la guerre.

Le plus étonnant dans cette histoire c'est qu'elle est vraie. En effet, Karine Tuil s'inspire fortement du fait divers qui avait défrayé la chronique en 2009 lorsqu'il s'était avéré que Suzanne Klatten, la femme la plus riche d'Allemagne et héritière notamment de BMW, avait été trompée par un gigolo qui avait tenté de lui extorquer sept millions d'euros. Karine Tuil reprend alors l'histoire à son compte et ne change en bref que les noms, les lieux et quelques détails sans importance. La famille Kant est devenue riche pendant la guerre grâce à ses relations avec le régime nazie? Les Klatten aussi. Juliana Kant, jeune fille de bonne famille, a été élevée selon des principes strictes, tout en étant préparée très jeune à succéder à son père? Suzanne Klatten aussi. Juliana Kant dépanne son amant de quelques millions d'euros lorsque celui-ci prétend être en proie à un maître chanteur albanais? Suzanne Klatten aussi. Juliana Kant préfère prévenir la police et avoir son nom dans les journaux plutôt de céder? Suzanne Klatten également.

Un récit captivant où le thème principal est l'amour, l'amour malgré tout et envers tout. L'amour d'un homme envers une femme qui le conduira dans les voies du nazisme. L'amour d'une femme qui a tout (argent, pouvoir, mari, enfants) et qui va tout mettre en jeu et perdre pour le désir d'un seul homme. Dans l'espoir inconscient et enfui d'être aimé pour ce qu'elle est et non ce qu'elle représente. La désillusion finale n'en est que plus dure.

Ma note : 4/5
(Grasset, 253 pages)

Sélection de janvier 2011

mercredi 22 décembre 2010

Rions un peu en attendant la mort

Ou du moins amusons nous sur ce thème à priori infâme. Voici ce que nous propose Fashion avec ce challenge qui, à coup sûr, restera dans les annales!

Pour réussir ce challenge nécrophile, il va falloir réussir à trouver quatre auteurs différents rentrant dans les catégories suivantes:

- un roman d'un auteur mort dans ds circonstances particulières
- un roman d'un auteur qui s'est suicidé
- un roman d'un auteur mort avant 35 ans
- un roman d'un auteur enterré à Paris

Incroyable mais vrai : certains romans de ma PAL rentrent dans les catégories!

Fin du challenge : 31 décembre 2011.

mardi 21 décembre 2010

Le tour d'écrou - Henry James

Une gouvernante se remémore l'étrange été qu'elle passa à Bly où elle était chargée de l'instruction du jeune Miles et de sa petite sœur Flora, deux enfants irréprochables en apparence. Mais des évènements troublants vont bouleverser le quotidien de la maisonnée et faire craindre quant à la sécurité des enfants.

Quel ennui que cette histoire! Heureusement que Le tour d'écrou ne fait que 155 pages car l'idée d'abandonner m'a rapidement traversée l'esprit. Je me suis pourtant accrochée vaille que vaille, dans l'espoir que l'histoire décolle enfin. Et puis, Le tour d'écrou n'est il pas considéré comme un des plus célèbres d'Henry James?

Autant le dire, je n'ai jamais eu peur, ni frissonné la moindre seconde. Quant au récit fantastique... je n'ai vraiment pas trouvé que ce récit pouvait se rapprocher de ce genre littéraire! L'histoire aurait-elle vieilli alors? Peut-être en effet qu'en 1898, date de sa parution, Le tour d'écrou a t-il fait trembler quantité de lecteurs ce qui expliquerait l'engouement envers ce récit qui a inspiré de nombreux films et même un opéra de Benjamin Britten. Mais pour moi, non, mille fois non, Le tour d'écrou ne vaut pas le Washington Square du même auteur qui m'avait enthousiasmée. En terme de récits fantastiques, je conseillerai largement les récits de Maupassant, bien mieux à mon sens.

Une grande déception donc. Il ne me reste plus qu'à trouver un autre roman d'Henry James pour oublier cet échec.

Ma note : 2/5
(Filio 2€, 155 pages)
Mois de décembre

lundi 20 décembre 2010

C'est lundi, que lisez vous?


Qu'est ce que j'ai lu la semaine passée ?
Qu'est ce que je lis en ce moment ?
Que lirai-je la semaine qui vient ?

(sur une idée originale de Mallou)



  • Qu'est ce que j'ai lu la semaine passée ?
Trois livres à savoir Nos étoiles ont filé de Anne-Marie Revol, La maison d'à coté de Lisa Gardner et Le tour d'écrou de Henry James. Une semaine fructueuse!

  • Qu'est ce que je lis en ce moment ?
J'entame enfin La reine dans le palais des courants d'air de Stieg Larsson, dernier tome de la série Millenium. Bien contente de le lire enfin!

  • Que lirai-je la semaine qui vient ?
Surement encore La reine dans le palais des courants d'air. Ou alors un roman de ma PAl, j'ai de quoi faire!

mercredi 15 décembre 2010

Challenge Alexandre Dumas

Pour 2011, Ankya nous propose de partir à la découverte de ce grand écrivain qu'est Alexandre Dumas.

Comme je ne sais pas dire non et qu'Alexandre Dumas est un auteur que j'affectionne particulièrement, je n'ai pas pu m'empêcher de m'inscrire à ce challenge littéraire pour 2011!

Pas de limite de livres ni de dates, c'est donc le cœur léger et l'esprit confiant que je me lance dans ce nouveau défi. Néanmoins, comme j'aime me fixer des objectifs, je me fixe pour l'instant un objectif de 3 récits d'Alexandre Dumas à lire d'ici fin décembre 2011 (nous verrons bien comment cela se passe en cours d'année). Et comme la bibliothèque de ma ville est plutôt bien fournie dans ce domaine, cela ne devrait pas poser de problème.

Si vous aussi cela vous intéresse, allez voir ici!

lundi 13 décembre 2010

C'est lundi, que lisez vous?


Qu'est ce que j'ai lu la semaine passée ?
Qu'est ce que je lis en ce moment ?
Que lirai-je la semaine qui vient ?

(sur une idée originale de Mallou)



  • Qu'est ce que j'ai lu la semaine passée ?
Ce fut une semaine riche en lectures puisque j'ai lu Elise de Arlette Cousture ce qui m'a permis de finir (enfin!) mon challenge ABC 2010 et Six mois, six jours de Karine Tuil (lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle)

  • Qu'est ce que je lis en ce moment ?
Toujours pour Elle, je suis plongée dans Nos étoiles ont filé de Anne-Marie Revol, un témoignage époustouflant que j'ai du mal à lâcher. Comme j'avance bien, je devrais enchainer par la suite avec La maison d'à coté de Lisa Gardner.

  • Que lirai-je la semaine qui vient ?
La reine dans le palais des courants de Stieg Larsson parce que trois personnes après moi l'attendent à la médiathèque alors je n'ai pas le droit de trop trainer!

dimanche 12 décembre 2010

Elise - Arlette Cousture

Des années soixante au début des années quatre-vingt dix, la vie d'Élise Lauzé, jeune femme vivant à Montréal avec sa mère Blanche et sa sœur Micheline. Orphelines de père, les deux sœurs Lauzé ne se ressemblent absolument pas : alors qu'Élise rêve de campagne, de vie tranquille avec un mari et des enfants, Micheline, elle, se lance dans des études de droit, participe aux campagnes nationalistes québécoises et collectionne les amants. Et tandis que le monde autour d'Élise se bouleverse de plus en plus vite, son propre destin à elle n'est pas de tout repos, et il en faudra du courage à cette jeune femme douce mais déterminée pour accéder au bonheur qu'elle aspire...

Troisième et dernier tome de la série à succès Les filles de Caleb d'Arlette Cousture, Élise nous emmène dans le Québec moderne, notamment celui des années soixante-dix et quatre-vingt. Émancipation des femmes qui font des études supérieures poussées, droit à la pilule et à l'avortement, indépendance financière, les Québécoises de la seconde moitié du XXème siècle sont résolument modernes. Micheline, sûre de son charme et de son aplomb, fait figure de porte-étendard, et refuse absolument de se marier et d'avoir des enfants, tout occupée qu'elle est à conserver sa liberté et son indépendance. Élise, au contraire, ne rêve que de vie simple, et c'est auprès de Côme, dans la campagne québécoise, qu'elle croit l'avoir trouvé. Mais les désillusions sont nombreuses, que ce soit d'une maternité qu'elle aspire désespérément que d'un mari terriblement volage.

Élise, à la différence de sa mère Blanche et de sa grand-mère Émilie, est bien moins spectaculaires qu'elles. Arlette Cousture nous dépeint ici une héroïne calme et douce mais pourtant résolument déterminée à acquérir sa propre liberté. Nombreux sont les lecteurs qui ont moins apprécié ce volume aux deux précédents et je ne suis pas en reste même si cette lecture a été un véritable plaisir. En tant que personnage, Élise m'a beaucoup plu et je me suis beaucoup attachée à elle ainsi qu'à sa sœur Micheline, sa mère Blanche mais aussi aux personnages secondaires comme les Philippe ou Marcel et Jacqueline. Mais il est vrai que le récit souffre de quelques longueurs et s'essouffle un peu vers la fin. Ce léger bémol mis à part, Élise n'en demeure pas moins un vibrant hommage aux femmes québécoises d'hier et d'aujourd'hui et je ne peux assurément encore une fois que conseiller cette série littéraire qui fait chaud au cœur et à l'âme.

Ma note : 4/5
(Albin Michel, 375 pages)

Critiques des deux tomes précédents ICI.


Lecture du mois de décembre

et


26/26!
Ce qui clôt mon challenge ABC 2010!

jeudi 9 décembre 2010

Expiation - Ian McEwan

En 1935, Brionny Tallis, 13 ans, a décidé qu'elle serait écrivain. N'écrit-elle pas des contes de fées depuis plusieurs mois où la morale et les bons sentiments sont les maîtres mots? Mais en cette lourde journée d'été, rien ne va: la pièce qu'elle a écrite et qu'elle souhaite jouer en l'honneur de son frère avec l'aide de ses cousins n'arrive pas à se mettre en place, l'ambiance dans la maison est lourde entre le divorce de sa tante, les migraines à répétition de sa mère et l'agacement qu'elle éprouve envers sa cousine Lola. Et puis, tout semble aller étrangement de travers ce jour là entre un vase qui se brise, une jeune fille qui plonge dans une fontaine, un fils de domestique qui l'envoie porter un mystérieux message à sa sœur. Pour Brionny qui a décidé que son enfance était terminé, cette soirée s'annonce comme le tournant de sa vie.

Oserai-je le dire? J'ai été terriblement déçue par ce récit sur lequel j'avais entendu tant de bien. Je me suis littéralement ennuyée du début à la fin et j'avoue n'avoir pu finir la troisième partie... Beaucoup de longueurs au départ, Ian McEwan prend en effet beaucoup voire trop de temps pour présenter ses personnages et poser l'intrigues. Brionny s'est révélée détestable à mon sens et c'est avec exaspération que j'ai suivi son petit manège dans la première partie. Bizarrement, la seconde partie, avec le récit de la retraite anglaise vers Dunkerque m'a bien mieux plu. Je trouve d'ailleurs qu'il est bien rare que l'on relate ainsi la déroute française et anglaise de 1940 face à l'avancée allemande. A cet instant, j'ai ainsi pu lire de belles descriptions du climat de l'époque, de la campagne française et de l'exode qui s'en suivi.

Peut-être aurais-je du persévérer et aller au bout de récit. Mais c'était au dessus de mes forces car je n'en récoltais qu'ennuis et lassitude. Une autre fois?

Ma note : 3/5
(Folio, 487 pages)

25/26!

et

Lecture du mois de décembre

mardi 7 décembre 2010

L'indésirable - Sarah Waters

Une demeure isolée dans l’Angleterre au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le Dr Farraday, appelée pour une consultation, retrouve la demeure qui l’avait marqué jeune enfant et qui tombe en ruine avec, à l’intérieur, une famille, les Ayres, qui vivote plus qu’autre chose. Mrs Ayres, femme jadis belle et riche, vit désormais démunie de tout, entourée de ses enfants Caroline, jeune femme fantasque et libre, et Roderick, terriblement marqué par le conflit. Mais très vite, des évènements étranges s’y déroulent et Hundred Falls, devient peu à peu inquiétante…

Un récit extraordinaire qui flirte avec délectation du coté du fantastique. Imaginez en effet une propriété tombant en ruine, en plein hiver, perdue dans le brouillard et la pluie. Des couloirs sombres et froids, des pièces abandonnées et cloisonnées, et au milieu de tout cela, des êtres qui se débattent avec violence face aux éléments qui les menacent. On frissonne, on tremble, et pourtant, non, nous ne nous trouvons pas dans un roman d’horreur. Car c’est bien là tout le talent de l’auteur que de distiller avec lenteur et patience, à petites doses, les ingrédients nécessaires à faire monter l’ambiance.

Tout est dans l’atmosphère très « victorienne » du roman qui distille avec bonheur une ambiance très surannée, très vieille Angleterre. Ce récit m’a beaucoup fait penser au film « Les autres » de Alejandro Amenábar du fait de son ambiance et de l’époque. Mais les comparaisons s’arrêtent ici car L’indésirable possède son caractère propre qui en fait un roman à part, inclassable et époustouflant.

Première incursion sans l’univers littéraire de Sarah Waters et c’est une complète réussite ! Un grand coup de cœur pour ce roman que j’ai dévoré et lu de bout en bout avec passion. Et avec un dénouement somptueux et inoubliable. A lire !

Ma note : 5/5 (Denoël, 707 pages)

Sélection du mois de décembre

lundi 6 décembre 2010

C'est lundi, que lisez vous?

Qu'est ce que j'ai lu la semaine passée ?
Qu'est ce que je lis en ce moment ?
Que lirai-je la semaine qui vient ?

(sur une idée originale de Mallou)



  • Qu'est ce que j'ai lu la semaine passée ?
Peu de temps pour lire la semaine dernière mais j'ai néanmoins fini L'indésirable de Sarah Waters ainsi que Expiation de Ian McEwan. Un coup de coeur et un abandon, mes lectures se suivent mais ne se ressemblent pas!

  • Qu'est ce que je lis en ce moment ?
Elise de Arlette Cousture, dernière lecture pour mon challenge ABC. Et j'aime toujours autant cette série littéraire! Malheureusement, c'est le dernier tome!

  • Que lirai-je la semaine qui vient ?
La reine dans le palais des courants de Stieg Larsson (après 3 mois d'attente à la médiathèque de ma ville, le roman est enfin disponible!). A moins que je ne commence déjà à me plonger dans la nouvelle sélection de Elle. Nous verrons bien!

dimanche 5 décembre 2010

Silence Radio - Robert Rotenberg

« Je l’ai tuée, monsieur Singh. Je l’ai tuée. »

C’est avec ces quelques mots que Kevin Brace s’accuse du meurtre de sa compagne qui gît pleine de sang dans la baignoire de leur appartement. Puis c’est dans un mutisme pesant que celui-ci se renferme tandis qu’autour de lui toute la machine policière, judiciaire et journalistique se met en branle, afin de traiter une des affaires de meurtre les plus sensationnelles qu’ait pu connaître le Canada…

Un excellent policier : voilà ce qui ressort de ce récit ficelé d’une main de maître par un auteur qui signe ici son premier roman. Et quel roman ! D’une précision sans égal, Robert Rotenberg nous dévoile ici l’envers du décor. Nous suivons ainsi aussi bien l’enquête de police, absolument passionnante, que le casse-tête et les ennuis judiciaires que supportent le procureur et encore plus l’avocate de Kevin Brace. Tout y est, entre les entrevus entre l’accusé et son avocat, les audiences préliminaires ou les auditions de témoins. Sans oublier, les magouilles, pressions ou révélations qui bouleversent l’intrigue et nous tient en haleine de bout en bout.

Les personnages sont tous extrêmement fouillés. L’intrigue est là, sans exagération ni artifices. Encore une fois, tout est admirablement maîtrisé et c’est avec fascination que l’on suit les tribulations et rebondissements de l’histoire que l’on croirait presque réelle. Un excellent policier et autant dire que j’aimerai lire plus souvent ce genre de récit alliant un tel degré de précision et de suspense.

Ma note : 4/5
(Presses de la cité, 400 pages)

Sélection du mois de décembre

samedi 4 décembre 2010

Le philosophe nu - Alexandre Jollien

Qu’est ce que la passion ? C’est pour répondre à cette question et par là même comprendre ses différents émois qu’Alexandre Jollien se livre ici à une véritable introspection.

Se mettant littéralement à nu, Alexandre Jollien, écorché dans sa chair, nous livre ici ses différentes réflexions sur la joie, cet état d’esprit si difficile à maîtriser et à comprendre. Citant de multiples philosophes comme Spinoza ou Nietzsche mais aussi tirant de sa vie de tous les jours des exemples concrets et parlant, il tente de comprendre les différents états de son Moi le plus profond et de résoudre les problèmes affectifs et psychologiques qu’il rencontre. Comment s’accepter et accepter le regard des autres ? Comment vaincre ses regrets et ses déceptions, se détacher de ses illusions ? Autant de questionnements que tout un chacun a déjà subi et qu’Alexandre Jollien décortique avec discernement.

Un récit clair avec des mots simples, l’auteur use beaucoup de dérision à son sujet et sur les difficultés qu’il rencontre durant sa recherche de la vérité. Évidemment, l’auteur cite de nombreux philosophes que j’avais effleuré lors de mes cours de philosophie au lycée (je dis bien effleurer car cela n’a jamais été mon fort). Autant dire que même si le sujet s’est révélé bien intéressant, j’ai malgré tout plus survolé que lu ce récit. Que voulez-vous, la philosophie, ce n’est pas mon truc du tout.

Ma note : 2/5
(Seuil, 198 pages)

Sélection du mois de décembre