
L'errance d'Ann Hidden la conduit en Italie, dans la baie de Naples, où l'attend une maison nichée au bord de la mer, la Villa Amalia. Ann tombe amoureuse de cette maison comme on tombe amoureuse d'un homme : avec passion, avec déraison presque. Dans ce paysage enchanteur, Ann se retrouve, réapprend à vivre et à aimer, notamment auprès de la petite Magdalena et de Guila. Mais...
La première chose qui frappe dans ce récit est le style, la plume exceptionnelle de Pascal Quigniard. J'avoue n'avoir que très rarement cette impression de délicatesse et de précision; autant dire que l'auteur s'est ré approprié la langue française pour en faire ressortir toute la force de ses mots, ses tournures de phrases, ses expressions. Lire Villa Amalia, c'est se laisser emporter dans un sentiment de délice et de préciosité; les yeux osent à peine se poser sur les phrases ciselées par l'auteur tellement on sent toute la richesse qui s'en dégage. Seule Sylvie Germain m'avait fait une impression comparable même si les deux styles littéraires n'ont cependant rien à voir.
L'histoire d'Ann Hidden peut surprendre. C'est que l'histoire de cette femme en fuite n'est pas banale et pourrait en rebuter plus d'un. Le récit n'est pas facile; non pas que l'on pourrait craindre ne pas en comprendre les péripéties, mais là encore, chaque paragraphe, chaque phrase amène un questionnement. Mine de rien, chacun d'entre nous est un peu d'Ann Hidden. Ne sommes nous pas irrémédiablement seuls?
Un roman percutant de par son style, avec des descriptions criantes de vérité des paysages italiens et de la Méditerranée. Un roman subtil, qu'il faut lire lentement, afin d'en déguster avec douceur tous les trésors.
Ma note : 4/5
Éditions Gallimard, 298 pages
Lu pour mon Challenge ABC 2008, j'avais été moi aussi séduite par l'écriture... Quant au sujet en lui même, j'ai trouvé que le livre s'essoufflait et j'ai terminé ma lecture péniblement.
RépondreSupprimerC'est vrai Doriane que la fin est un peu en deçà du reste du roman mais quel style!!!
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