dimanche 10 octobre 2010

Washington Square - Henry James

Pauvre Catherine Slopper! Cette jeune New-Yorkaise de la bonne société est follement amoureuse de Morris Towsend, jeune homme désœuvré et arriviste sorti de nulle part et qui a fait sa conquête en quelques semaines seulement. Oui mais voilà, son père, le Dr Slopper ne voit pas d'un bon œil cette relation et refuse avec obstination les fiançailles des deux jeunes gens car il soupçonne Towsend d'en vouloir en réalité à sa fortune...

Peinture d'une société, celle des classes aisées du nouveau monde d'avant la guerre de Sécession, Washington Square est avant tout le récit d'un dialogue de sourds, celui entre le Dr Slopper et sa fille unique Catherine.Le Dr Slopper est riche, très riche même mais aussi et surtout est doté d'un pragmatisme et d'une froide logique incomparable. A contrario, Catherine pourrait être considérée comme d'une banalité affligeante : ni intelligente ni totalement sotte, ni belle ni laide, mais timide et effacée Catherine est tout simplement gentille et bonne nous apprend Henry James. Et l'auteur de nous la dépeindre également comme étant d'une grande piété filiale, absolument respectueuse des volontés de son père dont elle a un peu peur en réalité... Se mettre en travers du chemin de son père pour son amour avec Towsend? S'enfuir avec lui? Jamais elle ne pourrait car Catherine, dans son malheur est en proie à un terrible dilemme : comment concilier son amour filial avec son amour pour son fiancé? Comment faire pour aimer Towsend sans peiner son père?

Évidemment Towsend ne l'aime pas vraiment, n'y a même jamais pensé. Épouser Catherine qui serait alors déshéritée par son père? Voilà qui ne ferait pas ses affaires... Car Towsend n'est qu'un fieffé égoïste, vivant aux crochets de sa sœur et abusant encore et toujours des services de la tante de Catherine qui s'amuse avec passion à jouer les entremetteuses entre sa nièce et son amoureux au grand énervement de tous...

Washington Square est une description des caractères intéressante avec des personnages que l'on ne rencontre pas habituellement. Catherine, ainsi, ne pourrait être comparée à ces femmes volontaires et intrépides telles qu'on en rencontre souvent. Et pourtant, les dernières pages nous réservent un dénouement inattendu. Et où Catherine ne s'avère pas si sotte que cela.

Un bon récit de cet auteur majeur du XIXème siècle qui est résolument à lire. Je lirai d'autres récits avec plaisir d'Henry James.

Ma note : 4/5
(Éditions Liana Levi, 280 pages)

21/26!

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