"Barrabàs arriva dans la famille par voie maritime..."
Trois générations de femmes dans un pays inconnu d'Amérique du Sud qui ressemble fort au Chili, patrie d'origine d'Isabel Allende. La maison aux esprits nous entraîne à la suite de la destinée des membres de la famille Trueba, du début du XXème siècle à la fin des années soixante-dix. Parti de rien, le patriarche, Esteban Trueba établit un empire de par sa seule force et sa volonté. Follement amoureux de Rosa la Belle qui meurt subitement empoisonnée, Esteban épousera finalement la petite sœur Clara dont les pouvoirs et la personnalité vont s'avérer bien étranges. D'un mode de vie qui semblait séculaire, les Trueba vont subitement être projetés dans la modernité du XXème siècle avec ce qu'elle a engendré de pire : le totalitarisme et la tyrannie.
Mon Dieu, quel roman! Les amateurs des grandes sagas seront comblés même si, assurément, je ne classerai pas La maison aux esprits dans le registre des sagas classiques. Ne vous attendez pas à de grandes histoires romanesques ou sentimentales, non, La maison aux esprits est un récit bien plus profond où l'ambiance est la clé de voute du récit. Autant dire que l'intérêt premier de l'histoire est dans la peinture des personnages et des situations engendrées par la plume délicate et enchanteresse de Isabel Allende. Par bien des rapports, La maison aux esprits m'a d'ailleurs fait penser aux romans de Gabriel Garcia Marquez puisque j'ai retrouvé la même ambiance "magique" dans l'écriture et le style.
Clara, Blanca, Alba : trois femmes, qui, tour à tour, souffriront des affres et des colères du grand Esteban Trueba. L'Histoire avec un grand H les rattrapera brusquement et ce sera la petite-fille Alba qui subira la vengence d'Esteban Garcia dont la grand-mère avait été violée par Trueba. Le rythme d'ailleurs se ressent à ce moment du récit. Ainsi, dans les deux premiers tiers du roman, le rythme découle avec lenteur, suivant en cela le rythme des saisons, de la campagne reculée d'alors. Puis, peu à peu, les évènements se bousculent, avec les premières révoltes, les premières revendications des paysans sans terre pour le partage des terres, la reconnaissance syndicale ou encore le droit des travailleurs. Le socialisme et ses idées commencent alors à se propager dans tout le pays et il faudra attendre bien des années avant que le premier président socialiste soit élu. C'est ici que l'Histoire réelle du Chili rejoint la fiction et Isabel Allende, nièce de Salvador Allende, président socialiste du Chili, nous raconte dans les moindres détails les manœuvres subversives pour le renverser, le coup d'état militaire et surtout, la prise du pouvoir par la junte. Les dernières pages du récit sont alors d'une noirceur terrifiante; Allende décrit avec forces détails la terreur, la violence mais aussi les viols de l'armée détentrice du pouvoir dans le pays.
Roman tour à tour drôle, tragique, féérique mais aussi cauchemardesque, La maison aux esprits fait parti de ces romans forts qui vous bouscule, vous charme, vous émeut. Et à jamais, restera dans ma mémoire l'image de Clara, personnage emblématique du récit, capable de déplacer toute seule les salières, jouer du piano sans toucher les touches ou demeurer en lévitation sur une chaise. Assurément, un récit particulier mais surtout inoubliable.
Ma note : 5/5
Trois générations de femmes dans un pays inconnu d'Amérique du Sud qui ressemble fort au Chili, patrie d'origine d'Isabel Allende. La maison aux esprits nous entraîne à la suite de la destinée des membres de la famille Trueba, du début du XXème siècle à la fin des années soixante-dix. Parti de rien, le patriarche, Esteban Trueba établit un empire de par sa seule force et sa volonté. Follement amoureux de Rosa la Belle qui meurt subitement empoisonnée, Esteban épousera finalement la petite sœur Clara dont les pouvoirs et la personnalité vont s'avérer bien étranges. D'un mode de vie qui semblait séculaire, les Trueba vont subitement être projetés dans la modernité du XXème siècle avec ce qu'elle a engendré de pire : le totalitarisme et la tyrannie.
Mon Dieu, quel roman! Les amateurs des grandes sagas seront comblés même si, assurément, je ne classerai pas La maison aux esprits dans le registre des sagas classiques. Ne vous attendez pas à de grandes histoires romanesques ou sentimentales, non, La maison aux esprits est un récit bien plus profond où l'ambiance est la clé de voute du récit. Autant dire que l'intérêt premier de l'histoire est dans la peinture des personnages et des situations engendrées par la plume délicate et enchanteresse de Isabel Allende. Par bien des rapports, La maison aux esprits m'a d'ailleurs fait penser aux romans de Gabriel Garcia Marquez puisque j'ai retrouvé la même ambiance "magique" dans l'écriture et le style.
Clara, Blanca, Alba : trois femmes, qui, tour à tour, souffriront des affres et des colères du grand Esteban Trueba. L'Histoire avec un grand H les rattrapera brusquement et ce sera la petite-fille Alba qui subira la vengence d'Esteban Garcia dont la grand-mère avait été violée par Trueba. Le rythme d'ailleurs se ressent à ce moment du récit. Ainsi, dans les deux premiers tiers du roman, le rythme découle avec lenteur, suivant en cela le rythme des saisons, de la campagne reculée d'alors. Puis, peu à peu, les évènements se bousculent, avec les premières révoltes, les premières revendications des paysans sans terre pour le partage des terres, la reconnaissance syndicale ou encore le droit des travailleurs. Le socialisme et ses idées commencent alors à se propager dans tout le pays et il faudra attendre bien des années avant que le premier président socialiste soit élu. C'est ici que l'Histoire réelle du Chili rejoint la fiction et Isabel Allende, nièce de Salvador Allende, président socialiste du Chili, nous raconte dans les moindres détails les manœuvres subversives pour le renverser, le coup d'état militaire et surtout, la prise du pouvoir par la junte. Les dernières pages du récit sont alors d'une noirceur terrifiante; Allende décrit avec forces détails la terreur, la violence mais aussi les viols de l'armée détentrice du pouvoir dans le pays.
Roman tour à tour drôle, tragique, féérique mais aussi cauchemardesque, La maison aux esprits fait parti de ces romans forts qui vous bouscule, vous charme, vous émeut. Et à jamais, restera dans ma mémoire l'image de Clara, personnage emblématique du récit, capable de déplacer toute seule les salières, jouer du piano sans toucher les touches ou demeurer en lévitation sur une chaise. Assurément, un récit particulier mais surtout inoubliable.
Ma note : 5/5
Elle est merveilleuse ta critique Liza-Lou ! Franchement je ne peux que dire que celui qui n'a pas lu "La maison aux esprits" a forcément envie d'y entrer après avoir lu ton commentaire.
RépondreSupprimerMerci Liza-Lou
Merci Liza-Lou pour ce billet qui me met l'eau à la bouche!!! En plus, il est dans ma PAL! :o)
RépondreSupprimerMerci les filles, vos commentaires vont me faire rougir...
RépondreSupprimerN'empêche que c'est grâce à Carole que j'ai pu avoir mon premier coup de cœur cette année!!
et bien elles sont trop belles tes critiques, je te le dis, tu en donnes des complexes aux autres, mais comme c'est un réel plaisir de les lire, continue surtout !
RépondreSupprimerZeta