dimanche 28 février 2010

Sauvages - Mélanie Wallace

Aux confins de l'Ouest américain, dans l'avant poste 2881 perdu au milieu nulle part et qui n'a plus aucun contact avec le reste de la civilisation, arrivent un matin deux femmes blanches, rescapées, après avoir passées près de qautre ans parmi les Indiens. Si la première, Contance Smith, raconte rapidement le calvaire et les conditions difficiles dans lesquelles elle a survécu, la seconde, Abigail Buwell, se retranche dans un mutisme inquiétant, dans un coin du fort, seule avec le rouan bleu avec lequel elle est revenue. Le major Rubert Cutter, commandant du fort, et qui trompe son ennui et son désespoir dans le cognac et dans les longues lettres qu'il écrit à sa femme, tente d'entrer en communication avec elle. Et tandis qu'Abigail Buwell s'enfonce de plus en plus dans le néant et le souvenir, Robert Cutter, lui, perd de plus en plus le contrôle du fort qui s'enfonce dans le chaos et la décrépitude...

Un roman étrange où assurément le néant, le vide de l'existence en est le thème principal. Quelle tristesse infinie se dégage de ce roman! Aucun espoir, aucun avenir ne se dégage des personnages, en particulier Abigail Buwell ou Robert Cutter qui se rendent compte que leur existence, leur raison de vivre est loin derrière eux et que le futur, avec leur retour à la civilisation, ne peut rien leur apporter, à part l'oubli et le regret. Par bribes, le lecteur découvrira la vie d'Abigail Buwell qui ne sera véritablement elle même qu'au milieu des Indiens et non parmi les hommes qu'elle a pu côtoyer depuis son enfance faite de maltraitance et de privations. Quant au major, la perte irrémédiable de son frère lors de la guerre de Sécession, son fils fou et les morts de ses autres enfants, ont définitivement ébranlé la confiance et le respect envers ses congénères.

Mélanie Wallace nous décrit avec force l'Ouest sauvage américain comme rarement il nous est donné de le voir. Je pense sérieusement que son interprétation est effectivement plus proche que tous les films de western ou autres récits fleur bleue de cette période charnière de l'histoire américaine où "un bon indien est un indien mort". Peu de gloire ou de triomphe dans les expéditions des soldats américains dans les prairies où l'on déloge sans pitié les Indiens. Et même si ceux-ci ne sont pas tendres - Mélanie Wallace n'hésite pas en effet à décrire leurs tortures ou autres expéditions teintées de cruauté - on ne peut s'empêcher de se demander qui sont réellement les Sauvages dont le titre du récit fait en définitive mention...

Un roman dur et âpre avec une fin où la mélancolie et la tristesse transparaient violemment. Je suis ressortie de ce roman certes ébranlée mais aussi dérangée : le peu d'espoir de l'auteur envers le genre humain m'a, je l'avoue, complètement démoralisée!

Ma note : 3,25/5
(Éditions Grasset, 241 pages)


et

(6/26)

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Inscrite depuis peu sur blog-o-book, je suis allée voir mes voisins et je suis ravie de vous avoir trouvé ! Je pense que je vais faire quelques tours chez vous : j'ai décidé depuis peu de m'initier à la littérature américaine...
    Si vous souhaitez venir chez moi, voici l'adresse : http://lilyrature.free.fr

    A bientôt !

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