dimanche 6 novembre 2011

La Reine Margot

Royaume de France, 1572. Charles IX marie sa soeur, Marguerite de Valois, dite Margot, à Henri de Bourbon, roi de Navarre. Ce mariage, essentiellement politique, vise à réconcilier Catholiques et Protestants qui se font la guerre depuis tant d'années. Pour l'évènement, de nombreux dignitaires de la religion réformée ont fait le déplacement au Louvre où les festivités vont bon train en cette belle journée d'août. Mais dans l'ombre, Catherine de Médicis veille et pour elle l'occasion est trop belle : il faut éliminer tous ces Protestants une bonne fois pour toute...

Roman dense, roman passionnant, roman époustouflant : La reine Margot, c'est tout cela et bien plus encore. Car plus qu'une page d'histoire, Alexandre Dumas nous restitue une époque, celle de Paris et surtout celle du palais royal du Louvre du XVIIème siècle avec ses intrigues, ses complots et autres machinations qui se trament à chaque coin de couloir. Sauvé de justesse par sa femme Margot qui lui a juré une fidélité politique sans faille, Henri de Bourbon est forcé d'abjurer la foi protestante et est gardé prisonnier dans un Louvre étouffant et menaçant. Cependant, le roi de Navarre conserve malgré tout l'amitié et le soutien du roi de France à la grande fureur de Catherine de Médicis, épouvantée à l'idée qu'un jour cet homme puisse être roi de France à la place de ses fils. L'oracle de René de Florentin - qui ne se trompe jamais - ne l'a t-il pas prédit?

Et pendant ce temps, le massacre de la Saint Barthelemy fait des milliers de morts à Paris et en Province. Les Protestants qui restent sont pourchassés et doivent se terrer pour sauver leur vie. Les deux frères du roi, eux, rêvent de devenir monarques à leur tour. Meurtres, complots, dénonciations vont bon train tandis que Catherine de Médicis, machiavélique, tire les ficelles de tout ce petit monde.

Evidemment, Dumas a pris de grandes libertés avec l'Histoire en mélangeant les dates exactes de rencontres des personnages - qui, pour la plupart, ont bien tous existé. Mais qu'importe, puisque le lecteur, subjugué, ne peut que suivre les tribulations de tous ces personnages qui se croisent, s'entrecroisent et se perdent de vue pour mieux se retrouver par la suite. Ce sont aussi des pages magnifiques sur l'amitié, à l'instar de celui indéfectible entre La Môle et Coconnas ou sur la loyauté, l'honneur ou le sens du devoir. Et puis, évidemment, il y a ces portraits de femmes comme celui, évidemment de Catherine de Médicis, et encore plus celui de Margot, femme amoureuse, femme déterminée, femme aussi pleine d'ambitions.

Roman sanglant (Dumas ne nous épargne pas les descriptions de massacres!), La reine Margot est aussi et surtout un roman volupteux notamment grâce à la figure de Margot, femme à la beauté sans pareille et aux multiples amants. Un récit épique et dynamique comme on n'en fait peu de nos jours. Du grand art!

Ma note : 5/5
(Le livre de poche, 655 pages)

2/3

et

Edition 2012

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