Pour sauver son mari Helmer gravement malade, Nora a emprunté en secret une forte somme d'argent auprès du sinistre avoué Krogstad. Les années ont passé et sans rien avouer à Helmer, Nora a économisé sur le budget du ménage pour rembourser sa dette petit à petit. Mais peu avant Noël, Krogstad menace de faire chanter Nora si celle-ci n'intercède pas en sa faveur auprès de son époux pour que celui-ci ne le licencie pas du poste qu'il occupe à la banque. Que faire?
Dans cette pièce parue pour la première fois en Norvège en 1879, Ibsen se fait le chantre et le défenseur des femmes de l'époque. Autant dire que la publication d'Une maison de poupée fit scandale dans toute l'Europe! C'est que pour la première fois, Ibsen décrivait l'itinéraire d'une femme, épouse et mère, osant défier la tutelle de son époux et réclamant une liberté de pensée et d'action impensable à l'époque.
Pourtant les premières pages de la pièce nous décrivent une Nora insouciante, dépensière et volage, mangeant en secret des macarons et jouant à cache cache avec ses enfants. Et c'est presque avec le sourire qu'on entend Holmer l'appeler son petit rossignol, et la traiter, en réalité, presque comme un enfant qui ne saurait se débrouiller seul dans le monde qui l'entoure. Or, lorsque Nora dévoile son secret à Mme Linde, la perception que nous avons d'elle change du tout au tout : brusquement elle nous apparait comme quelqu'un de courageux et c'est presque avec mépris et dédain, voire avec gène que l'on suit alors les réactions d'Helmer à son égard. Car pour Helmer, Nora n'est que sa chose, son bien dont il est fier et qu'il aime exhiber devant tout le monde (ne veut-il pas qu'elle danse la farandole?). Oui, Nora est sa petite poupée qu'il se plait à façonner et traiter comme il aime. Alors lorsque Helmer apprend que Nora lui a menti, pire qu'elle a osé prendre une initiative qu'il juge complètement écervelée, sa fureur est immense. Et Nora de comprendre brusquement qu'elle n'a jamais été que rien pour son mari et que ce dernier n'a jamais cherché à la comprendre...
Si certaines scènes peuvent avoir vieilli - l'histoire ressemble quand même un peu à un vaudeville - les thèmes décrits par Ibsen restent malgré tout terriblement actuels. Certes, les conditions de la femme n'ont rien à voir avec celles décrites dans la pièce mais la perception, même inconsciente, que les hommes ont de la gente féminine a t-elle tant changé que cela? Une pièce, entrée dans le Panthéon de la littérature mondiale, à lire et relire et surtout, à méditer.
Ma note : 5/5
(Le livre de poche, 156 pages)
J'ai toujours eu envie de le lire, merci de me le remettre ainsi en mémoire, tiens je le renote !!
RépondreSupprimerJ'ai lu il y a quelques semaines Peer Gynt et je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. Je crois que les pièces plus "réalistes" de l'auteur pourrait mieux me convenir.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJamais lu "Peer Gynt", je ne connais que la musique de Grieg!
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