Recueil de quinze nouvelles, La Garden Party regroupe la plupart des écrits de ce grand écrivain qu'est Katherine Mansfield, celle-ci ayant en fait écrit plus de poésie que de littérature. Elle fut adulée de son vivant, jalousée par certains de ses comparses, notamment Virginia Woolf qui déclarera au moment de sa mort « Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'ai jamais été jalouse. Elle avait la vibration. ». Aujourd'hui, Katherine Manfield est retombée dans un certain oubli alors que ces écrits, eux, n'ont pas pris une ride. Mieux, ils ont, avec le temps, acquis une certaine intemporalité qui fait que malgré le siècle de différence, les situations décrites demeurent encore terriblement d'actualité.
Quinze nouvelles donc, toutes emplies d'une certains mélancolie mais où suintent également la cruauté, la tristesse et le désespoir de ses personnages. Dans le nouvelle qui donne le titre au recueil, l'organisation d'une garden party est donnée aux enfants d'une famille riche. Mais lorsqu'on apprend la mort à coté d'un ouvrier, la plus jeune des filles est choquée que l'on puisse maintenir la fête et tente au contraire de l'annuler. Parmi les autres histoires que j'ai particulièrement appréciées, citons "Son premier bal" où une jeune fille de la campagne fait son entrée dans le monde mais où elle comprend amèrement que le temps aura une emprise sur elle ("Ce premier bal n'était-il, en somme, que le commencement de son dernier bal?"), "Les filles de feu le colonel" qui, à la mort de leur père tyrannique, devenues vieilles, se retrouvent désemparées dans une grande maison qu'elle ne savent pas gérer ou encore "La femme de chambre" qui relate la vie faite d'abnégation d'une bonne dans une famille bourgeoise. En réalité, je pourrais toutes les mentionner tellement j'ai été sous le charme de la plume douce et simple de Katherine Mansfield. Évidemment, si l'on cherche de l'action ou des rebondissements à toutes les pages, ces nouvelles sont à éviter car il s'agit ici plus de tableaux, de scènes de la vie de tous les jours avec les tourments et les aspirations d'hommes et de femmes comme vous et moi. Et on sourit en lisant "La leçon de chant", est choqué par la conduite d'Isabelle dans "Un mariage à la mode" ou encore triste en rencontrant "Miss Brill". Et pourtant, c'est avec le sourire aux lèvres que l'on referme ce recueil qui apporte une véritable bouffée d'air frais. A découvrir.
Ma note : 4,75/5
(Le livre de poche, 250 pages)
Ma note : 4,75/5
(Le livre de poche, 250 pages)
et
Presque certaine de les avoir lu, je ne sais plus...ma mémoire me lâche. Une bonne pioche de PAL, ouf !
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