C'est une prairie perdue entre ciel et terre, dans les Rocheuses du Colorado. Rythmée par le cycle sans fin et immuable des saisons, l'existence de ceux et celles qui y ont résidé a été façonnée à jamais par ce territoire où la vie est rude et intense. Avec ce récit, le poète James Galvin cherche à rendre hommage à ces hommes et ces femmes qui, sur un siècle, se sont accrochés corps et âme à ce morceau de terre qu'ils aiment plus que tout. Prairie n'est pas un roman, non, c'est plutôt une longue description des jours et des semaines qui passent aussi bien en été qu'en hiver par les habitants successifs de cet endroit au milieu de nulle part. La neige et la solitude font partis intégrante de ce récit où se succèdent les anecdotes sur les joies et les peines des résidents de cette ferme, mais aussi les descriptions sur les rigueurs de l'hivers, les coyotes et castors qui pullulent, l'élevage avec de véritables cow boys. Prairie est un livre culte aux Etats-Unis, littéralement encensé par la critique et des écrivains comme Jim Harrison par exemple. Il est moins connu en France où, il faut bien le dire, la vie dans ces Rocheuses est à des années lumières de ce que l'on peut connaitre ici. Néanmoins, même si certaines descriptions m'ont paru longues voire inutiles (comme la manière de construire des cabanes en rondins), Prairie n'en demeure pas moins une lecture agréable et qui m'aura presque réconciliée avec ce genre particulier qu'est le Nature Writing. Ce qui est déjà beaucoup.
(Albin Michel, 290 pages)
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