Au milieu de nulle part se dresse en Afrique du Sud un pensionnat pour jeunes filles aisées où l'on apprend les sciences, la littérature, la géographie, bref tout ce qui est indispensable pour une jeune fille blanche dans les années cinquante/soixante. Séparées de leurs familles qu'elles ne voient qu'aux vacances, douze jeunes pensionnaires s'ennuient à périr jusqu'au moment où Mlle G., professeur de natation, leur propose de faire parties de son équipe de natation. Tout, elles seraient alors prêtes à tout pour faire plaisir à cette femme si volontaire, si libre en apparence et qui les abreuvent de conseils et d'impératifs en tout genre. Mais voilà qu'arrive un jour Fiamma, jeune aristocrate italienne pas comme les autres et dont Mlle G. s'entiche immédiatement. Pour la plus grande jalousie des autres...
Un roman étrange où l'atmosphère pesante vous suit du début à la fin. C'est que de par son climat où la chaleur, la moiteur vous entoure, tous les sens, toutes les envies sont exacerbées à l'extrême. Seule la piscine et les cours de natation qui vont avec, permettent à ces jeunes filles dont la vie aussi bien en famille qu'au pensionnat est dure voire inacceptable, de vivre, de connaître un instant ce moment de liberté que leur vante avec passion Mlle G. Que ne feraient elles pas toutes pour s'attirer les bonnes grâces de ce professeur qui est bien la seule dans leur entourage à faire attention à elles! Et pourtant, les relations entre cette femme et ces jeunes adolescentes n'atteignent pas les degrés espérées surtout lorsque Fiamma arrive.
Une jeune fille étrange que cette Fiamma, ne ressemblant à aucune autre de ses comparses et par conséquent, n'arrivant pas à s'intégrer au groupe des douze autres nageuses. Italienne, ayant toujours vécu choyée et gâtée par un père aimant, très cultivée, Fiamma se retrouve déboussolée dans ce pensionnat perdu au milieu du veld. Jalouses, envieuses d'elle, les jeunes filles ne peuvent surtout pas supporter l'attention particulière et excessive que lui porte Mlle G. Mais Fiamma se dérobe, fuit Mlle G et ses caresses tandis que le ressentiment et la jalousie va crescendo. Jusqu'au jour où Fiamma disparait...
Toute la particularité de ce récit est dans l'ambiance lourde, tendue, qui suit, agrippe le lecteur dès les premières pages. La chaleur de ces journées infernales vous étouffe littéralement et c'est presque avec hébétude que l'on suit les péripéties successives dans ce pensionnat complètement coupé du reste du monde. On se sent mal à l'aise; sans savoir pourquoi on devine sans oser se l'avouer les conséquences et les aboutissements de toute cette histoire où presque rien n'est dit jusqu'aux dernières pages, terribles dans leurs descriptions et leurs conséquences...
J'ai beaucoup aimé ce récit qui change véritablement mes habitudes de lecture qu'il s'agisse aussi bien au niveau du style que de l'histoire en elle-même. Et même si le synopsis m'a bien évidemment dérangée pour ne pas dire "choquée", j'ai presque été fascinée par ce pensionnat irréel et comme tiré d'un songe. Ou plutôt d'un cauchemar qui ne veut pas dire son nom...
Ma note : 3,75/5
(Gallimard, 251 pages)
Merci à Mélopée pour m'avoir fait découvrir ce récit!
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