Ulrich Schmied, lieutenant de police à Berne, est retrouvé assassiné sur le bord d'une route de campagne dans sa voiture. Chose étrange, Schmied, en service ce jour-là, n'avait rien à faire près d'un bourg helvétique, en smoking de surcroît! Que faisait-il ici et pourquoi a t-il été assassiné?
C'est un Berlach vieux et fatigué, et à qui son ami médecin ne lui pronostique qu'un an de sursit avant sa fin, qui est chargé de l’enquête. Secondé de Tschanz, jeune loup aux dents longues et plein de zèle, Berlach se lance dans une recherche minutieuse des circonstances exactes de ce drame qui vont l’amener à rencontrer le riche et célèbre Gastmann, chez qui, le soir du meurtre, Schmied se rendait justement.
Evidemment, il y a l’enquête policière avec ses rebondissements, son aura de mystère et encore plus, son dénouement final inattendu. Mais en réalité, Le juge et son bourreau ne saurait se résumer à cela seulement. Car Durrenmatt nous entraîne dans une sarabande où la mort est en vérité l'héroïne principale du roman. Berlach, malade, et qui se sait fini, n'en continue pas moins d'aimer la vie et ses plaisirs. Plus que tout, il se débat face à elle et tente de la vaincre. Comme il tente de vaincre Gastmann, sorti d'on ne sait et qu'il avait déjà rencontré il y a bien des années de cela à Istanbul et avec qui un étrange marché avait été conclu...
Véritable fable sur le bien et le mal, Durrenmatt nous amène à réfléchir sur la mort, ses causes et ses conséquences et sur la part de juge et de bourreau que chacun d'entre nous avons en réalité au fond de nous. Un récit étonnant, servi par une écriture maîtrisée et qui nous entraîne dans une Suisse inquiétante et insoupçonnée. Une découverte particulièrement intéressante d'un auteur inconnu pour ma part jusqu'à présent.
Ma note : 3,5/5
(Le livre de poche, 124 pages)
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