Voici un récit que tous les passionnés de chats adoreront à coup sûr!
Doris Lessing nous raconte ici les relations qu'elle a pu avoir auprès de la gente féline depuis son enfance au Zimbabwe à son installation à Londres où elle adopte deux chattes, la chatte grise et la chatte noire, qui dès le premier instant se détestent copieusement. C'est avec un mélange d'humour et de tendresse qu'elle nous décrit les mimiques et autres simagrées de ses compagnons à quatre pattes dont le quotidien est rythmée par les maternités successives, les chasses de souris et d'oiseaux ou encore la découverte de la campagne anglaise avec tous ses mystères.
Durant ces quelques cent pages, le lecteur pensera forcément à Colette qui elle aussi avait mis en lumière le caractère ô combien particulier des félins qui, comme l'explique bien Doris Lessing, peuvent retomber facilement dans la vie sauvage. La ferme familiale en Afrique est "infestée" de chats, et le terme employé n'est même pas assez fort pour faire ressentir à quel point l'envahissement des chats sur la ferme peut avoir comme conséquences désastreuses. C'est la mère qui doit se charger de la triste besogne d'abattre les chats, elle qui les aime tant ces matous! Et lorsqu'elle se révolte et refuse de faire sa tache, son mari et sa fille Doris comprennent alors avec horreur que tuer les chats n'est pas une chose aussi banale qu'il n'y parait.
Quel changement de perception en arrivant à Londres! En ville, le chat n'est plus une menace mais un animal domestique à part entière. Et pourtant... C'est que la chatte grise et la chatte noire ont toutes deux leurs caractères et ce sera à qui aura les faveurs des maîtres... Même si elle s'en défend par instants - son enfance n'a t-elle pas été rythmée par les chats traités comme nuisibles?- Doris Lessing aime ses chats et elle en fera la preuve en tentant le tout pour le tout pour sauver la chatte noire. Néanmoins, Doris Lessing n'a pas de relations où, comme le héros de La Chatte de Colette, elle serait dominée par ses bêtes. Il n'en est ainsi absolument rien et on ne peut que louer le bon sens de l'auteur d'avoir su réussir à rester le maître face à deux chattes aux caractères si bien trempées!
Encore une fois, Colette n'est pas loin même si les deux styles n'ont rien à voir intrinsèquement. Ou plutôt si, un point commun primordial se dégage de ce beau récit : un amour indéfectible pour les chats.
Ma note : 4,5/5
(Le livre de poche, 123 pages)
Un grand merci à Louvalouna du forum du club des rats de biblionet pour m'avoir permis de découvrir ce petit bijou. Et je ne peux que vous inviter à lire sa superbe critique ici.
En tous cas, il a une bonne tête le chat de la couverture.
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